Appelée à défendre les couleurs du pays à la 3ème fenêtre des éliminatoires de la Coupe du monde de basketball à Kigali, la sélection nationale du Mali a déshonoré tout un peuple en laissant tomber le drapeau national au motif de primes impayées. Si certains estiment qu’ils sont dans leur droit, d’autres soutiennent qu’ils devraient songer à ce grand peuple résilient, prêt à se porter garant pour le paiement intégral de leurs primes à la fin de la compétition.
L’équipe nationale senior masculine de basketball est éliminée de la course à la qualification du dernier tour des éliminatoires de la Coupe du monde de basketball. Elle a concédé deux défaites sur ‘’Tapis vert’’ (forfait) contre l’Ouganda, vendredi 1er juillet, et le Nigéria, samedi 2 juillet. Les basketteurs de l’équipe nationale ont en effet refusé de quitter leur hôtel suite au non paiement de leurs primes de victoire de la première et deuxième fenêtre de ces éliminatoires. Le Mali perd ainsi son premier match par forfait (20-0) contre l’Ouganda et ensuite sur ce même score contre le Nigéria (20-0).
Retour sur les faits
Selon la Direction nationale des sports et de l’éducation physique (Dnsep), c’est depuis Bamako que les basketteurs maliens avaient entamé leur grève. Ils sont restés trois jours à l’hôtel sans s’entraîner. Un hôtel payé sur l’argent du contribuable malien. Pour permettre à la sélection nationale de participer dignement à cette compétition, l’Etat, à travers le département chargé des Sports, a payé les primes de sélection à l’ensemble des joueurs et les membres de l’encadrement technique, soit 500 000 F CFA par joueur, et le double pour l’entraîneur. Tout comme les autres membres de l’encadrement (sur pourcentage). Un effort des autorités du pays pour que l’équipe puisse effectuer tranquillement son voyage à Kigali après évidemment les autres dispositions prises en amont : frais d’engagement à la compétition pour l’hébergement, la restauration, le transport international et les billets d’avions envoyés aux expatriés (PTA).
Dans la foulée, dit-elle, le ministère de l’Economie et des Finances avait notifié au département des Sports la disponibilité du fonds et le mandatement avait été fait pour le mettre à disposition. Entre le processus et les matches programmés, certains joueurs ont préféré humilier leur propre pays plutôt que de comprendre cette situation exceptionnelle que vit le pays. Surtout des joueurs professionnels salariés dans leurs clubs et pour des questions de primes de victoires, contribuant à la suspension d’un pays qui se bat dans des difficultés financières, compte tenu de la situation sociopolitique, économique et sécuritaire très complexe. A ce niveau, qu’ils sachent que le salaire n’est pas la prime que l’Etat leur paie. C’est vrai, la motivation sportive passe par les primes qu’octroie l’Etat à travers le ministère de la Jeunesse et des Sports pour le dépassement de soi et pour l’honneur et la dignité du drapeau national. Mais la quête de ce droit ne doit pas constituer un acte « antipatriotique ». Aux dires de la Dnsep, nous devons tous faire des sacrifices pour sortir d’abord le pays du gouffre, quel que soit le domaine d’activités. Cela, dit-elle, s’appelle l’éthique sportive pour les jeunes joueurs engagés dans la défense du drapeau à l’international, comme un soldat au front. Malheureusement pour la Direction nationale des sports et de l’éducation physique, l’Histoire retiendra que ces jeunes ont fait tomber le drapeau malien à Kigali.
En attendant des sanctions attendues de la Fédération malienne de basketball (délégataire du pouvoir de l’Etat) conformément aux dispositions légales prévues dans les textes de l’instance fédérale et les textes régissant les activités physiques et sportives en république du Mali, les autres équipes engagées continuent leurs participations en compétitions internationales. Il s’agit notamment des U-17 Filles et Garçons, respectivement en Hongrie, à Malaga en Espagne.
A noter que cet affront infligé à tout un peuple de la part de nos basketteurs a contribué à encore diviser les Maliens. Si certains estiment qu’ils sont dans leurs droits de réclamer leurs primes, d’autres soutiennent au contraire qu’ils devraient songer à ce grand peuple résilient, prêt à se porter garant pour le paiement intégral de ces primes après la compétition. Mais hélas !