Un collectif de syndicats d’enseignants du supérieur, en l’occurrence le Syndicat national de l’enseignement supérieur (Snesup) et le Syndicat des enseignants chercheurs du Mali (Secma), demande un audit des diplômes des enseignants affectés à l’Université des sciences juridiques et politiques de Bamako (Usjpb) et des vacataires en charge de cours magistraux ou de travaux dirigés.
Est-ce réellement dans un souci de garantir un enseignement de qualité au niveau du sous-secteur de l’Enseignement supérieur qui forme de plus en plus de médiocres ou une manière de contrecarrer la concurrence des nouveaux enseignants ou vacataires ?
On ne saurait donner une réponse exacte. Mais ce qui est connu et affiché par les auteurs d’une correspondance en date du 22 juin 2022, c’est-à-dire les comités syndicaux du Snsup, représenté par Dr Amadou Dembélé, et du Secma, représenté par Dr Yamalou Dolo, c’est dans le souci d’améliorer la qualité des enseignements dispensés qu’ils ont écrit à leur ministre de tutelle (ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique).
« Nous, comités Ujpb des syndicats susmentionnés, adoptons comme démarche de prêcher les valeurs qui fondent un enseignement de qualité et une meilleure gestion interne de l’Université. L’une des valeurs que nous entendons prêcher, par l’exemple, est la transparence dans l’attribution des titres universitaires et dans la gestion interne des composantes de notre université », affirme le collectif de syndicats.
Selon eux, l’une des exigences de la transparence dans l’attribution des titres universitaires est de la fonder sur le mérite du récipiendaire, sans discrimination. Or, expliquent-ils, des articles de presse font état d’abus de titres universitaires par certaines personnes censées appartenir au corps des enseignants – chercheurs.
Pour le Snesup et le Secma, l’abus des titres universitaires est de nature à annihiler tous les efforts de l’Etat du Mali à bâtir un enseignement supérieur de qualité. Qui plus est, ajoutent les deux syndicats, il porte atteinte à la dignité du corps dont ils défendent des intérêts matériels et moraux. Et selon eux, ces abus se manifestent notamment par : – l’utilisation des faux diplômes lors des recrutements ; l’utilisation des faux diplômes pour gravir les échelons ; la soutenance de thèses contrefaites et autres pratiques contraires à l’orthodoxie universitaire.
Selon le collectif d’enseignants, ces pratiques ne sont possibles qu’à cause de la complicité et de la complaisance de certains acteurs de la gouvernance des composantes de leur université, en violation de leurs charges respectives dans l’animation desdites composantes.
« Le Secma et le Snesup, soucieux d’un enseignement supérieur de qualité, au service de la nation, ne saurait cautionner aucune fraude dans le sous-secteur. En conséquence, nous vous prions, dans l’intérêt, notamment de nos apprenants, d’ordonner un audit des diplômes à l’Université des sciences juridiques et politiques de Bamako, en commençant par chaque membre des comités syndicaux signataires de la présente », demande les deux syndicats d’enseignants du supérieur.