L’Association Appel du Mali avait prévu d’organiser une marche de protestation contre la promotion du putschiste, Amadou Haya Sanogo le 24 septembre 2013. La marche n’a plus eu lieu. Cette annulation a été justifiée par le président de l’organisation, Adama T. Coulibaly, vendredi dernier à la presse à son siège à Daoudabougou. Il a prévu que le nouveau président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, n’a que 100 jours comme période de grâce.
En recevant les journalistes ce vendredi matin au siège de son association à Daoudabougou, le président d’Appel du Mali, Adama T. Coulibaly voulait expliquer les raisons pour lesquelles la marche de protestation contre la promotion du putschiste, Amadou Haya Sanogo du 24 septembre 2013 n’a pas eue lieu. Le conférencier a relevé des contraintes qui ont empêché la marche de se tenir avant d’ajouter que par le fait que la marche n’a pas eu lieu, ses compagnons l’ont donc mandaté pour parler du problème à la presse.
M. Coulibaly a d’entrée de jeu expliqué que son association est foncièrement contre ce grade de complaisance accordé au putschiste Amadou Haya Sanogo le faisant passer de simple capitaine à un général d’armée 4 étoiles. Il dit ne pas être contre l’homme en question et qu’au contraire tout devrait les unir si c’était son respect pour les principes de la République.
« Certes, nous avons mené des actions hostiles contre ATT et que la junte a renversé le même régime. On s’est retrouvé ensemble parce que le coup d’Etat répondait à nos aspirations. On croyait donc au changement avec cette junte, mais ça n’a pas été le cas. Alors nos chemins se sont séparés », a expliqué le président de l’Association Appel du Mali.
Pour Adama T. Coulibaly, quand Sanogo lui-même a fait le coup d’Etat, il parlait de changement ; mais ce à quoi nous assistons n’est pas du changement, ce n’est pas un modèle.
« Lui a dénoncé la corruption dans l’armée et qui a été nommé chef du Comité de suivi pour la réforme des forces armées et de sécurité, ne devrait pas passer du grade de capitaine à général pour l’honneur du Mali et surtout la crédibilité de notre pays devant la communauté internationale. Nous demandons au président IBK d’annuler ce grade conformément à ses mots de campagne. Si le grade n’est pas annulé, il faut que Sanogo soit admis à la retraite », a requis le conférencier.
A en croire M. Coulibaly, Appel Mali attend de pied ferme IBK. « IBK a beaucoup parlé, nous attendons qu’il traduise les paroles en actes. Nous voulons lui accorder un délai de grâce de 100 jours. Nous voulons que le panier de la ménagère, le prix des denrées sachent qu’IBK est arrivé au pouvoir. Et si ce n’est pas le cas, des manifestations contre la vie chère, la spéculation foncière, la sécurité des personnes et des biens ne seront pas à écarter. Déjà des contacts ont été faits avec le FDR par rapport à ce grade de Sanogo ».
En ce qui concerne le gouvernement, le président Adama T. Coulibaly trouve qu’il appartient à IBK de savoir le nombre de ministres et la qualité des hommes qui peuvent faire son affaire. Dans tous les cas, ce sont les résultats qui comptent et si ils ne sont pas là, c’est la guerre qui sera déclenchée, a prévenu M. Coulibaly avant de conclure par ces termes « pour nous, c’est le Mali d’abord, la crédibilité du Mali d’abord ».
Abdoulaye Diakité