Le dimanche 03 juillet 2022, s’est tenue à Accra, au Ghana, la 61ème Session des Chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sur le Mali, le Burkina Faso et la Guinée Conakry. Et comme il fallait s’y attendre, les Chefs d’État ont décidé de la levée des sanctions économiques et financières qui frappaient notre pays,
depuis le dimanche 09 janvier 2022, avec effets immédiats; la réouverture des frontières terrestres et aériennes; le retour des ambassadeurs de la CEDEAO à leur poste à Bamako. Cette décision des Chefs d’État est assortie des réserves, dont principale est qu’aucune autorité de la Transition ne peut faire acte de candidature aux futures échéances électorales !
Cette décision,malgré les réserves soulevées, constitue cependant une grande victoire
pour les autorités de la Transition malienne et un échec cuisant pour Emmanuel Macron et ses valets africains, notamment le nigérien, Mohamed Bazoum et l’ivoirien Alassane Dramane Ouattara. Bazoum affirlait, il y a juste quelques jours, dans le quotidien sénégalais «Le Soleil» qu’il était «favorable au maintien des sanctions contre le Mali» ! Son compère Alassane Dramane
Ouattara a dû passer par un détour en France pour aller prendre ses directives chez Macron
avant de débarquer à Accra !
Et c’est de là-bas qu’il a rejoint Accra, où il a pris part au 61ème Sommet ordinaire des Chefs d’État et de Gouvernements de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest
(CEDEAO) consacré sur les sorts du Mali, de la Guinée Conakry et du Burkina Faso. L’un des sujets brûlants qui était renvoyé à l’ordre du jour de ce Sommet concernait justement la levée ou non des sanctions imposées au Mali. Il n’est secret pour personne, et les autorités de la Transition malienne, tout comme de nombreux observateurs de par le monde l’ont vigoureusement dénoncé, que les décisions issues du Sommet de la CEDEAO du 09 janvier dernier ont été, non pas influencées, mais dictées par
Macron, depuis l’Elysée, par l’entremise de deux de ses valets, l’ivoirien, Alassane Dramane
Ouattara et le nigérien, Mohamed Bazoum.
Mais, qu’est-ce que Macron pouvait encore, le dimanche 03 juillet dernier, pour ce qui concerne la levée des sanctions contre le Mali ? Cette question est pertinente à plus d’un titre, car quelques jours avant le sommet, les deux (02) présidents qui se croient redevables à vie à Emmanuel Macron se retrouvaient à
Abidjan pour, disent-ils, harmoniser leurs positions sur le Mali dans la perspective du Sommet
du 03 juillet 2022.
La question se posait également, car les Chefs d’État de l’organisation sous-régionale étaient divisés Échec et mat pour Emmanuel Macron entre partisans de la fermeté et avocats du
compromis, à l’heure où les sanctions accentuent la crise économique et sociale au
Mali et ont un impact sur les économies de ses voisins. C’est vrai que les décisions à la conférence des Chefs d’État de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sont consensuelles, mais le président français savait déjà qu’il n’avait aucune chance de pouvoir en imposer aux Chefs le dimanche 03 juillet dernier.
Et pour cause: les autorités de la Transition malienne avaient pris le soin de mieux peaufiner leur plan de riposte avant le Sommet du 03 juillet.
En effet, le vendredi 24 juin 2022, le Président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, promulguait la Loi régissant les futurs scrutins devant permettre de mettre fin à la
Transition et réinstaurer l’ordre constitutionnel tant réclamé par la CE-DEAO. Aussi, le lundi 27
juin 2022, une rencontre a été organisée avec les Ambassadeurs accrédités au Mali pour leur
présenter «les avancées» de la Transition. Il s’agit, entre promulgation par le Chef de l’État tout comme la mise en place de l’Autorité indépendante de gestion des élections
(AIGE)...
Autant d’avancer laissant peu de place aux arguments jusqu’ici développés par la France et ses
«gouverneurs départementaux» en Afrique de l’Ouest. En plus, Emmanuel Macron, qui s’est révélé être, malgré le grand air qu’il affiche, l’un des plus piètres politiciens de la politique
française contemporaine avec des résultats en deçà de toutes les attentes lors des dernières
législatives françaises,ne pouvait prendre le risque de perdre en plus suppôts ouest-africains.
En effet, si les sanctions contre le Mali n’étaient pas levées,
le dimanche 03 juillet 2022, tous pays de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) allaient connaitre des tensions sociales qui auraient pu être dramatiques pour les régimes sénégalais, ivoirien et nigérien.
Une perspective qui a sans doute inspiré de la peur chez Macron et qui aura décidé de faire bon cœur contre mauvaise fortune en lâchant du lest et en demandant à ses «petits valet» de suivre les autres Chefs d’État déjà acquis à la levée des sanctions contre le Mali... Diandjo donc
aux autorités de la Transition malienne !