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Activités commerciales très moroses dans la capitale
Publié le mardi 12 juillet 2022  |  L’Essor
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Lundi matin, deux jours après la fête de l’Aid El Adha, les activités commerciales étaient timides dans la capitale. Les grandes artères qui sont d’ordinaire bondées de monde étaient fluides à la circulation.



Le marché Dibidani moins animé dans la journée d’hier

Au Grand marché de Bamako, quelques Sotrama (minibus de transport), sont stationnés, espérant trouver quelques passagers. D’autres perdent patience et démarrent avec à peine trois passagers.

Ali Diarra est un apprenti âgé de 22 ans. Entre deux tirs de cigarette, il nous fait savoir que la situation de morosité pourrait durer toute la semaine. Son coéquipier, Issa Dougnon, le pantalon jeans bleu ciel déchiré aux genoux, est du même avis. «Le marché est vide, depuis ce matin nous avons à peine eu 10 passagers alors qu’habituellement entre 8h et 11h, on peut faire 2 voyages avec le Sotrama plein à craquer», relate-t-il. 


Au Dibinani, la plupart des boutiques sont fermées. Ali Niangadou, 34 ans, est gérant d’une quincaillerie. «Je suis venu aujourd’hui ouvrir ma boutique pour ne pas rester à la maison. J’ai quatre employés qui sont tous allés fêter dans leurs villages, c’est pourquoi je suis seul ici aujourd’hui», dit-il.  Concernant la clientèle, le commerçant estime lui aussi qu’il faudra une semaine au moins pour que tout revienne à la normale. 


Un peu plus loin, Assita Bagayoko, la cinquantaine range ses bidons d’huile. «Je suis juste venue voir mon étable et nettoyer un peu, sinon je sais qu’il n’y aura pas de clientèle aujourd’hui. Ça fait 20 ans que je vends ici et il faudra encore quelques jours pour que tout revienne à la normale», confie la vendeuse, tout en continuant à balayer les ordures. 


Vers 10h, le ciel commence à s’assombrir. De gros nuages noirs enveloppent la ville des «Trois caïmans». À la place des légumes, non loin de l’Institut d’économie rurale (IER), l’affluence est également très timide. Quelques adolescents en motos s’amusent à faire le rodéo sur la voie dégagée. Une jeune vendeuse vient défaire un sac de piments. Elle jette les piments abimés au bord de la route. 


Une autre dame vient les balayer à l’aide d’une tige. Il est assez désagréable de respirer ici à cause de l’odeur forte et piquante du piment. De l’autre côté de la voie (les deux voies étant séparées par un gros bloc de ciment), des vendeuses de tomates font le tri. Ce marché qui est d’habitude, insalubre est assez propre en ce lundi. Profitant de la rareté des clients, les occupantes y ont donné un grand coup de balai. 


Batoma Diarra vient de réceptionner quatre gros paniers de tomates. «Je suis venue intercepter mes marchandises, c’est le rendez-vous avec mon fournisseur de Kati qui m’a fait sortir aujourd’hui, sinon je serai restée chez moi. D’ailleurs, dès que j’aurai fini de tout régler je rentre. Le ciel est menaçant», explique-t-elle. 


Quelques boutiques de vente d’habits sont ouvertes avec des articles entassés les uns sur les autres. Moussa Tapo tient une boutique d’habits. Il s’agit en effet d’une cage métallique démontable et très exiguë. «Il n’y a pas de vente aujourd’hui, aucun client n’est passé. Je préfère commencer à ranger les affaires et fermer boutique», dit-il avec amertume. D’autres commerçants ferment aussi leurs boutiques pour manque de clients. 


Très vite, un vent violent se lève et les premières grosses gouttes de pluies commencent à tomber. Les  commerçants, vendeuses ambulantes, les Sotrama et les rares clients se mettent à l’abri. «Pour aujourd’hui, c’est fini», lance un commerçant qui démarre sa moto en trombe.  
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