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Lutte contre la corruption : L’éradication du phénomène est-elle possible ?
Publié le lundi 18 juillet 2022  |  L'Alternance
Conférence
© aBamako.com par AS
Conférence de presse du procureur du pôle économique et financier
Mamoudou Kassogué, nouveau procureur de la République près le Tribunal de grande instance de la Commune III et procureur du pôle économique et financier de Bamako, a animé une conférence de presse le Jeudi 22 Août 2019, pour dévoiler sa stratégie de lutte contre la corruption.
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La lutte contre des malversations financières dans notre pays n’est pas une pratique nouvelle et son combat ne serait pas possible tant que le citoyen lambda ne soit pas conscient qu'il s’agit là de la préservation de son bien-être. Mais la passivité des autorités judiciaires et administratives semble motiver de plus le phénomène, destructeur de l’économie nationale.
La corruption en Afrique, particulièrement au Mali, est devenue un phénomène très préoccupant et freine nos développements socio-économiques. Aujourd'hui, il est difficile de voir un citoyen malien se limiter au-delà de ses salaires élevés ou pas sans corrompre en vue de s'enrichir illicitement et en toute conséquence. Triste constat. C’est ainsi que l'on perçoit l’expansion dudit phénomène faisant naître de doute sur l'efficacité de la justice qui couvrirait selon certains, des personnes impliquées ou incriminées dans des affaires de détournements de deniers publics. De même, les rapports d'études sur la déontologie des agents de l’État remis aux autorités par les organes de lutte contre la corruption demeurent dès fois, sans suite. En effet, dans nos sociétés, la corruption est perçue comme une culture de soi et est faite consciemment sans prendre en compte des pertes économiques colossales qui en découlent caractérisant ainsi, par des arrangements dans nos services de sécurité, dans nos circulations routières, dans nos centres de références médicales entre autres. À cela s'ajoutent des irrégularités administratives et financières qui font froid dans le dos. Par ailleurs, il ressort d'une compilation des rapports des structures de contrôle que de 2005 à 2019, les irrégularités financières au détriment de l'État et des collectivités territoriales s'élèvent à 1 266 milliards de nos francs CFA. Selon le coordinateur de l’Office centrale de la lutte contre l'enrichissement illicite (OCLEI), Moumouni Guindo, ces montants perdus auraient pu servir à financer entre autres, la construction des écoles, des hôpitaux des infrastructures publiques. Dans un autre passage, il ajoutera que ces moyens financiers spoliés à l'État pouvaient lui suffire à construire 264 hôpitaux de haut standing, 1767 centres de santé de référence et environs 42 ponts. En fin, la lutte contre ce fléau ne devrait plus être un vain mot, mais traduite plutôt en actes concrets. Et pour ne pas être dévoyée et décrédibilisée, la justice doit être ferme et rigoureuse sur la question et nos autorités, doivent être exemplaires dans leurs prises de décisions en vue d’éradiquer ces pratiques d'une autre époque.
Yacouba COULIBALY

TENSION ENTRE LE MALI ET LA COTE D'IVOIRE A PROPOS DE 49 MILITAIRES
Simple relève ou incident diplomatique ?
Les autorités du Mali ont arrêté 49 militaires ivoiriens dimanche à l'aéroport de Bamako. Ceux-ci sont considérés comme « des mercenaires » arrivés « illégalement » sur le territoire, a annoncé lundi le porte-parole du gouvernement, précisant que le dossier a été "transmis aux autorités judiciaires compétentes. Mardi 12 juillet 2022, les autorités ivoiriennes se sont enfin exprimées officiellement sur le cas des 49 militaires ivoiriens arrêtés le 10 juillet à leur arrivée à l’aéroport de Bamako, accusés par les autorités maliennes d'être des mercenaires. Abidjan a livré sa version qui ne correspond pas à celle des Nations unies et du Mali.
Pour le gouvernement ivoirien, les 49 hommes sont des militaires de l’armée régulière ivoirienne. Ils sont arrivés au Mali « dans le cadre des opérations des Éléments nationaux de soutien » en vertu d’une convention signée en juillet 2019, il y a trois ans, entre la Côte d’Ivoire et l’organisation des Nations unies. Entre les autorités Maliennes et celles de la Côte d’Ivoire qui dit vrai ? Ne pourrait-on pas résoudre à l’amiable une si simple affaire entre deux pays frères ? Jusqu’où cet incident pourrait nous amener ?

Cet incident diplomatique pourrait être un prétexte pour le pouvoir malien de solder son compte avec le président Ouattara qui avait soutenu une ligne dure dans l’imposition des sanctions contre le Mali et a été moins flexible sur la levée des sanctions de la CEDEAO . S’agissant de la rocambolesque affaire des 49 militaires ivoiriens, beaucoup de versions sont dites. D’abord celle des autorités maliennes, qui pensent que ces 49 militaires ne sont ni plus ni moins que des mercenaires. Tandis que les autorités ivoiriennes défendent le contraire, à savoir que ces militaires sont bel et bien inscrits sur la liste de l’armée ivoirienne et qu’ils sont au Mali dans le cadre du NSE.
Une version qui corrobore celle des Nations unies qui, par la voix de plusieurs responsables différents, avaient déjà précisé que ces 49 hommes ne faisaient pas partie du contingent ivoirien de casques bleus ils ne sont pas membres de la Minusma mais qu’ils relevaient bien de ce mécanisme NSE, en vertu duquel un pays contributeur de troupes peut apporter un soutien complémentaire à un contingent déployé au sein de la Mission.

En effet, on notera quand même la déclaration hésitante d'un porte-parole des Nations unies à New York hier qui, s’il n’a pas démenti l’appartenance des 49 soldats ivoiriens à ce dispositif NSE, fréquent dans les opérations de maintien de la paix, n’a pas été en mesure de préciser ni leur rôle exact ni leur lien contractuel avec la société privée SAS, elle-même sous-traitante de la Minusma. Des déclarations contradictoires et confuses qui, vu le contexte, renforcent le doute. Abidjan demande en tout cas à Bamako de libérer « sans délai » les militaires ivoiriens « injustement arrêtés ». Des mercenaires pour Bamako.

S’il reste incontestablement des dysfonctionnements à identifier et des questionnements à lever, puisque les deux versions officielles se contredisent catégoriquement sur les ordres de mission ou les formalités accomplies en amont de l’arrivée des 49 soldats, il faut rappeler que les autorités ivoiriennes et maliennes sont en contact depuis dimanche

On peut aussi rappeler que la Côte d'Ivoire est l’un des pays qui, au sein de la Cédéao, a toujours défendu une ligne dure face aux militaires putschistes de Bamako, notamment sur la question des sanctions, qui ont finalement été levées le 3 juillet, et les relations entre les deux pays sont considérablement dégradées. Abidjan accueille d’ailleurs des personnalités recherchées par la justice malienne Karim Keïta, fils de l’ancien président IBK ainsi que des opposants politiques en exil.
On notera enfin le silence, pour le moment, de la Cédéao. Qui a sans aucun doute un rôle à jouer pour que cette crise ivoiro-malienne ne s’envenime pas davantage.
Assitan DIAKITE

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