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Reprise d’un trafic Ferroviaire: Quand le rêve devient réalité
Publié le lundi 18 juillet 2022  |  L’Inter de Bamako
Relance
© aBamako.com par AS
Relance du trafic ferroviaire Bamako -kayes
Bamako, le 13 juillet 2022. Le ministre des Transports et des Infrastructures a procédé au lancement à la gare ferroviaire de Bamako de l`essai du train voyageurs entre Bamako et Kayes
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Mercredi 13 Juillet 2022 serait désormais une date mémorable gravée en lettre d'or dans les annales de l'histoire de la population de la Cité des rails, car elle marque la reprise d'un trafic qui était interrompu depuis plus d'une dizaine d’années.

En effet, il y a plus d'une dizaine d'années, la population de la Cité des rails n'entendait plus le sifflement de la grande scolopendre qui la réveillait de son doux sommeil matinal. Après tant de promesses non tenues qui avaient suscitées autant d’espoir, rare était ce qui croyait encore à cette énième promesse de remettre en marche la locomotive entre Bamako-Kayes-Bamako. C'est pourquoi l'annonce faite par les autorités de la transition de faire renaître le trafic ferroviaire de ses cendres avait été prise avec un optimisme prudent et une joie au bout des lèvres. Sans pour autant se laisser emporter une énième fois, la population de la Cité des rails, en particulier et celle du Mali, en général, avait croisé le bout des doigts pour que cette fois- ci soit la bonne. Nous pouvons dire que le Tout Puissant a entendu les pleurs de ces millions de gens qui vivent de ce trafic et a tout simplement répondu à leur sollicitation. C'est ainsi que, toute la population du Mali, en général et celle des rails, en particulier, était en extase, ce mercredi 13 Juillet 2022, en assistant au voyage blanc Bamako-Kayes-Bamako.
Parti de Bamako, mercredi matin, vers 10 heures, la locomotive s'est immobilisée à la gare de Kayes un peu plus tard le soir pour retourner dans la capitale, le vendredi 15 juillet 2022. Tout au long du trajet de quelques 400 km, la population en liesse ne croyait pas à présent à leurs yeux. Beaucoup se croyaient dans un rêve. Hommes, femmes et enfants, tous sont sortis pour voir de leurs propres yeux ce qu'ils croyaient être une chimère. Ils étaient tous présents, qui pour revivre un souvenir lointain et qui pour voir pour la première fois ce qui s'appelle le train.
Cependant, l'arbre ne doit pas cacher la forêt. Quand nos yeux finiront de nous extasier, nous devrons sortir de l'euphorie pour jeter un regard critique sur la situation qui nous a conduit à cet arrêt du trafic afin de pouvoir tirer les leçons du passé. Il n'est un secret pour personne que ce transport ferroviaire était l'un des plus dynamiques et son apport à l'économie n'était plus à démontrer. Mais comment sommes-nous arrivés là ? Voilà la question essentielle que tous les citoyens doivent se la poser. D’ores et déjà, nous pouvons dire qu’à un moment donné, que le trafic Bamako-Kayes-Bamako était devenu une sorte de vache laitière pour ceux-là mêmes qui étaient chargés de la gestion.
Administrateurs, vendeurs de billets, contrôleurs, intermédiaires communément appelés «coxers», tous y trouvaient son compte. Nous assistions à une sorte d'enrichissement du personnel au détriment des caisses de l'État. Selon certains témoignages, souvent à certains de ces voyages à peine, l'État récupérait les frais de l'essence et pourtant le train ne sortait jamais à moitié vide. En plus de la mauvaise gestion, le système qui consistait à octroyer des permis de voyage gratuit aux cheminots à la retraite et à leurs ayants droit, ont contribué sans conteste à précipiter la chute de la locomotive dans un gouffre béant, d'où elle peinait à sortir il y a plus d'une dizaine d'années. Il est donc évident que ce sont la mauvaise gestion, le favoritisme et la magouille qui furent les véritables causes de l'effondrement de l'entreprise ferroviaire qui a conduit à sa faillite.
Malgré quelques initiatives prises par le régime du général président, feu Amadou Toumani Touré (ATT), pour tenter de remettre la machine sur les rails, la tentative n'a pu durer. Tous ceux-ci doivent servir de repère pour mieux réfléchir afin de tirer les meilleures leçons du passé. Si chacun, avec ce voyage d’essai, a souhaité que ceci soit le point de départ d'une vraie reprise du trafic et qu'il ne s'arrête plus jamais, il est nécessaire que chacun s'interroge sur sa part de responsabilité, pour qu’ensemble nous mutualisons nos efforts pour que soit perpétuée la dynamique qui vient d'être enclenchée, en ce jour, mercredi, 13 Juillet 2022.
À l'État, également, de prendre des mesures idoines pour combattre la mauvaise gestion, le favoritisme et la magouille. Telles sont les conditions indispensables pour la réussite et la pérennisation de ce trafic ferroviaire Bamako-Kayes-Bamako.
Daouda DOUMBIA

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