Dans le cercle de Kéniéba (région de Kayes), un surveillant a été interpellé, puis placé sous mandat de dépôt dans la journée du lundi 18 juillet 2022, en pleine épreuves du baccalauréat. Le corps syndical s’indigne, demande la libération « sans condition » du surveillant et appelle au boycott de la suite de l’examen.
Pour l’examen du baccalauréat, session 2022 à Kéniéba, il existe trois (3) centres : le Lycée public, le centre de Ballabougou et celui de Lafiabougou. C’est au sein de du centre de Lafiabougou que l’incident ayant abouti à l’émission du mandat de dépôt contre le surveillant s’est produit. « Conformément au règlement des examens, les surveillants du centre ont rejoint les salles 30 minutes avant l’heure du démarrage réel des épreuves, en vue de procéder au contrôle de routine et d’expliquer comment les candidats doivent remplir l’en-tête des feuilles », rapporte une source sur place. Au cours du contrôle, le surveillant Balla Sogoba a constaté qu’une candidate avait oublié sa carte à la maison. L’élève en question est bien connue par le surveillant, parce que ce dernier l’a même encadrée, selon notre source. « Lors de la fouille, la candidate a dit avoir oublié sa carte à la maison. Sogoba, connaissant l’élève en question, l’a laissée entrer dans la salle, non sans la prévenir de faire tout pour pouvoir amener ta carte avant la deuxième épreuve », a ajouté notre source.
Quand le directeur du centre est entré en salle pour son contrôle, il a demandé à la fille de présenter sa carte. Cette dernière a fait savoir qu’elle n’en a pas. Du coup, le directeur du centre lui a posé la question de savoir le surveillant qui l’a autorisée à entrer dans la salle sans carte. La candidate a montré Balla Sogoba qui a confirmé. C’est ainsi que le directeur du centre a appelé les forces de l’ordre qui ont automatiquement conduit le surveillant et la candidate chez le procureur qui les a aussitôt placés sous mandat de dépôt. C’est ainsi que les enseignants ont décidé de ne plus participer de ne pas poursuivre la surveillance des épreuves en cours. Cela, jusqu’à ce que le surveillant en question soit libéré, indique-t-on. Dans une lettre d’information publiée ce 19 juillet 2022, les syndicalistes se sont adressés aux présidents des centres d’examens du baccalauréat de Kéniéba. « Nous venons par la présente vous (présidents des centres) informer de notre indignation par rapport aux évènements qui se sont déroulés dans le centre de Lafiabougou 2ème cycle de Kéniéba. Evènements qui ont vu le surveillant Balla Sogoba sous mandat de dépôt. Nous demandons la libération sans délai et sans condition de notre collègue », lit-on dans la lettre d’information. Et les enseignants d’être de souligner : « Par conséquent : les surveillants des centres de Lafiabougou, du Lycée de Kéniéba et de Ballabougou se réservent le droit de ne pas continuer les activités du baccalauréat, session juillet 2022, à Kéniéba ».