Une délégation du mouvement « Yerewolo débout sur les remparts » a adressé une correspondance au chef de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (Minusma), hier mercredi 20 juillet 2022. Objet de la correspondance : le retrait pur et simple de la force onusienne du territoire national du Mali avant le 22 septembre 2022, date anniversaire de l’accession du Mali à l’indépendance.
Comme promis, hier 20 juillet 2022, à 9 heures, le QG de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (Minusma) a reçu des visiteurs non habituels. Une délégation de Yerewolo débout sur les remparts, venue demander le retrait pur et simple de la force onusienne du territoire national du Mali. Adressée au chef de cette mission, la correspondance que détenaient les visiteurs ne donne à peu près qu’un délai d’un mois à la Minusma de quitter le Mali. « Nous venons par le présent vous demander le retrait pur et simple de la Minusma du territoire avant le 22 septembre 2022 », note cette correspondance dont ampliation a été faite au président de la Transition, au président du Conseil National de Transition (CNT), au Premier ministre de la transition et au représentant spécial des Nations Unies au Mali. En effet, Yerewolo regrette que la Minusma soit devenue « une force d’occupation qui ravive et entretient la peur, les clivages ethniques et la méfiance entre les communautés au Mali ». Alors que, selon Yerewolo, la Minusma est intervenue, conformément à sa résolution 2100 du 25 avril 2013 et paragraphe 16, pour « appuyer les autorités de transition maliennes pour stabiliser la situation dans les principales agglomérations, en particulier dans le Nord du Mali, et, dans ce contexte, écarter les menaces et prendre activement des dispositions afin d’empêcher le retour d’éléments armés dans la zone», note la correspondance du mouvement. Et de rappeler que cette mission est intervenue également au Mali dans une atmosphère de haute contestation à cause de clichés négatifs nés de pratiques insalubres qui ont émaillé, par le passé, des missions onusiennes en Afrique. Notamment en ce qui concerne le Mali, les responsables de Yerewolo estiment que le mandat a été totalement vidé de son contenu. « Le peuple constate que les rapports de la Minusma sont biaisés. La Minusma se donne la seule mission d’enquêter parmi les morts pour savoir qui sont bons et qui sont mauvais. Or, elle n’est pas en capacité de dénicher parmi les vivants les terroristes, sous prétexte que dans la guerre asymétrique, cette tâche n’est pas réalisable », ont-t-ils regretté. C’est pourquoi d’ailleurs, selon eux, les autorités de la transition, sans être opposées au renouvellement du mandat, ont formulé cette fois-ci des réserves au nouveau mandat. Comme la force onusienne n’est pas capable d’opérer dans l’intérêt ultime du Mali, le mouvement Yerewolo, dont la principale motivation est de faire du Mali un havre de paix, s’est engagé à ne pas laisser sombrer le Mali. D’où cette demande de retrait pur et simple de la Minusma.