BAMAKO (Reuters) - De nouveaux affrontements ont opposé, pour le deuxième jour consécutif, des soldats maliens à des rebelles touaregs du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) lundi à Kidal, dans le nord du Mali, rapportent des témoins.
Les combats ont éclaté dimanche en fin d'après-midi devant une banque du centre de la ville. Les deux camps se sont mutuellement accusés d'avoir ouvert le feu les premiers. Le calme est revenu pendant la nuit mais les fusillades ont repris tôt lundi matin.
Jeudi dernier, le MNLA a annoncé qu'il dénonçait l'accord de cessez-le-feu conclu en juin avec le gouvernement central de Bamako, accusant le nouveau président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, de ne pas en respecter les clauses. Cet accord prévoyait des discussions sur une plus large autonomie du Nord malien largement peuplé de Touaregs.
Le MNLA a annoncé que trois de ses combattants avaient été blessés dans les combats de dimanche près du siège de la Banque malienne de solidarité (BMS) à Kidal. Vendredi, deux soldats maliens avaient été blessés dans une attaque à la grenade au même endroit.
Un habitant de Kidal a déclaré que les Touaregs avaient dépêché dans la nuit de dimanche à lundi dans la ville des renforts, des combattants fidèles au chef de guerre Iyad ag Ghali.
INCIDENT AU CAMP DE KATI
Ce dernier a fondé le groupe islamiste Ansar Dine, l'un des trois mouvements armés djihadistes qui avaient pris le contrôle du nord du Mali l'an dernier, avant d'être repoussés par l'intervention militaire française de janvier dernier.
Un officier malien a confirmé lundi l'arrivée à Kidal des hommes d'Iyad Ag Ghali, qui campaient jusqu'alors à 40 km au nord de la ville.
Dans un communiqué adressé au site internet d'information mauritanien Alakhbar, un porte-parole d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a revendiqué l'attentat suicide à la voiture piégée commis samedi près d'un camp militaire de Tombouctou, dans le nord du Mali. Les deux kamikazes, ainsi que deux civils, avaient péri dans l'attaque.
Par ailleurs, une trentaine de militaires maliens ayant participé au putsch du capitaine Amadou Sanogo de mars 2012 ont tiré lundi des coups de feu en l'air au camp militaire de Kati, près de Bamako, pour manifester leur mécontentement de n'avoir pas reçu les promotions promises.
Selon une source militaire, ces soldats se sont rendus au QG du Comité pour la réforme des forces armées que préside Amadou Sanogo, promu par le nouveau régime au rang de général de corps d'armée.
Ils se sont emparés du chef d'état-major de l'ancien chef de la junte. Les militaires n'ont pas indiqué ce qu'ils entendaient faire de leur "otage", a précisé cette source sous le sceau de l'anonymat.
Tiémoko Diallo et Adama Diarra; Guy Kerivel, Eric Faye et Jean-Loup Fiévet pour le service français