SociétéVente d’une partie de sa bande verte par l’ACI à la société CIRA-Immobilière: L’acquéreur tente de déloger de force les occupants, détenteurs d’un bail de la mairie
Publié le vendredi 22 juillet 2022 | L’Indépendant
Les occupants de la bande verte de l’ACI-2000, située en face de l’Ambassade des Etats Unis, ont été récemment sommés de quitter les lieux, ayant été vendue par l’ACI. Les dizaines de personnes qui mènent différentes activités (fleuristes, vente de fruits, aire de lavage …) ont reçu des convocations délivrées par un huissier, commis par l’acquéreur de cet espace, qui n’est autre que CIRA-Immobilière. Les occupants, qui sont, pour la plupart, détenteurs d’un bail conclu avec la mairie de la Commune IV sur cet espace, abritant par ailleurs des installations de la conduite 30 de la SOMAGEP, qui dessert la ville de Kati en eau potable, s’insurgent contre une tentative de saboter leurs activités.
Une partie de l’ACI-2000, appelée bande verte, où transitent toutes les tuyauteries de ravitaillement de Koulouba et de la ville de Katie en eau potable, a été vendue à la société CIRA-Immobilière, une branche de CIRA-Mali, de l’opérateur économique, Seydou Coulibaly. L’acquéreur a ainsi commis un huissier qui, accompagné des éléments de la police du 14è Arrondissement, a tenté de faire déguerpir de force les occupants, détenteurs d’un bail de la mairie de la Commune IV.
Cette bande verte traverse toute l’ACI-2000, du Palais des Sports Salamatou Maïga à la Route Nationale N°5, conformément à l’extrait du plan de lotissement de ce quartier commercial. Elle est basée sur une conduite d’eau de la SOMAGEP-SA, qui alimente la ville de Kati et environs en eau potable. Ainsi, tout au long de la bande verte, des constructions lourdes ne peuvent être faites. Comme il est prévu par la législation, de tels espaces, ainsi que ceux destinés aux activités commerciales et aux infrastructures sociales, prévues dans les plans de l’ACI, sont transférés à la mairie du ressort. « C’est en fonction de cela, et en connaissance du fait que les installations envisagées sur le lieu doivent être des matériaux démontables que nous avons saisi la mairie pour nous installer en bonne et due forme « , a déclaré l’un des occupants, exerçant sur les lieux depuis une dizaine d’année.
Un autre d’ajouter : » J‘ai autorisation pour l’aménagement d’une superficie de 2 200 m2. Une partie de ladite superficie se trouve dans l’espace vendu. Dans le contrat de bail de la mairie, en date du 7 décembre 2021, dont la durée est de 15 ans, le lieu sert d’aire de lavage pour autos et autres engins, à l’aménagement de parkings pour stationnement temporaire des engins, à l’aménagement d’espaces pour sport collectif et à l’installation d’une buvette et de restaurant. ». Et de poursuivre : » malheureusement, notre sommeil est perturbé, depuis quelques jours, avec la réception des sommations. Nous ne comprenons pas le fait que la personne, qui a acheté le site, est, en plus d’être ingénieur, donc sensé connaitre la vocation d’une bande verte et qui prétend diriger le pays aussi, donc il doit préserver les droits des pauvres citoyens », a-t-il ajouté.
Il ressort de nos investigations que cet espace de 4 500 m2 a été vendu à la société CIRA-Immobilière, à hauteur de 111 millions de FCFA.
Interrogé par nos soins, un responsable de la SOMAGEP nous a confirmé la présence des installations techniques de la société. Aussi, il ajoute que » la Direction de l’ACI a informé leur société de la vente d’une partie de la bande « . Il précise que, selon l’accord de vente, » c’est l’acquéreur qui prendra en charge les frais liés à la délocalisation de ces installations de conduite d’eau. Mais jusqu’à présent, l’acquéreur ne s’est pas manifesté pour cela. Sinon, nous n’avons pas de problème par rapport au site« .
Malgré un bail, en bonne et due forme, avec la mairie de la Commune IV, l’acquéreur, par voie d’huissier, tente de faire déguerpir de force les occupants. Selon notre source, » la mairie dit ne pas être au courant de cette vente« . Les pauvres occupants, qui semblent être abandonnés à leur triste sort, fondent un espoir sur les autorités de la transition pour tirer au clair cette affaire.