Dans un livre édité chez l’Harmattan, Cheick Mohamed Thiam dit Mamoutou, camarade de lutte du défunt leader estudiantin Abdoul Karim Kamara dit Cabral, retrace les circonstances de l’arrestation et l’assassinat de leur camarade. Une narration chronologique des faits dans un style simple et adapté.
L’ouvrage écrit en plusieurs chapitres, brosse l’histoire sociopolitique du régime militaire de Moussa Traoré. Chapitre par chapitre, le lecteur est situé sur le Comité militaire de Libération nationale (CMLN), l’embastillement des syndicats et de leurs dirigeants, la création en 1974 d’un parti politique par la junte militaire : l’Union Démocratique du Peuple Malien (UDPM). La tenue du 1er congrès officiel de l’Union nationale des Elèves et Etudiants du Mali (Uneem), la rencontre entre le Président Moussa Traoré et une délégation de l’Uneem. Aussi, l’arrestation des responsables de l’Uneem et l’assassinat de son Secrétaire général, Abdoul Karim Camara dit Cabral. Il est également fait cas de l’emprisonnement des cadres maliens au bagne de Kidal et leur libération, du boycott des examens de fin d’année.
L’auteur aborde la tournée de l’Uneem dans la sous-région et auprès du Président en exercice de l’OUA, son Excellence Siaka Stevens du Liberia, suivie du retour de la délégation au Mali pour la restitution de leur mission auprès des camarades.
Mamoutou Thiam raconte son exfiltration vers la Guinée, sa nouvelle vie d’exilé à Conakry pendant sa lutte dans le cadre de l’Uneem, la reprise des cours et des activités sportives à l’école. Le lecteur y découvre la mort brutale du responsable suprême de la Révolution guinéenne, Ahmed Sékou Touré, les échanges de correspondances entre les camarades restés sur le terrain au Mali et ceux en exil. Etant en exil en Guinée, il est soumis à une formation militaire au Camp Soundiata Keita 1ère Zone militaire de Kindia. Il est tantôt fonctionnaire, tantôt agent du secteur privé. 17 ans plus tard, il foule le sol malien. Mamoutou Thiam est rentré définitivement au bercail, suite à l’insurrection populaire contre le Président Moussa Traoré en 1990. Il a eu la chance de participer à la Conférence nationale.
Dans son pays, M. Thiam connaît la vie de fonctionnaire. Il est nommé Chargé de Mission au cabinet du ministère des Zones Arides et Semi-Arides (Mzasa). Il parle aussi de sa nouvelle vie associative à la tête de l’Amicale des Anciens Militants et Sympathisants (l’Amsuneem) et de la Fondation Cabral.
L’auteur ferme les pages de son livre en annexe sur la thèse d’Etat en rapport avec l’assassinat de son Camarade Cabral et l’emplacement de sa tombe.
« L’Assassinat d’Abdoul Karim Kéita dit Cabral », édition l’Harmattan France du 11 juillet 2022, 442 pages, 40 euros