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Attaque contre le camp de Kati :Témoignages saisissants des habitants de la ville garnison
Publié le lundi 25 juillet 2022  |  L’Essor
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© aBamako.com par DR
De la mutinerie au coup d`Etat
De Kati à Bamako le 18 août 2020. Des militaires du camp Soundiata Keita de Kati ont manifesté leur mécontentement avec des armes pour ensuite se diriger vers Bamako où ils sont allés mettre fin au régime IBK.
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La double explosion provoquée par les terroristes a tiré bon nombre de Katois de leur sommeil. Grâce à la détermination des soldats en faction, le pire a été évité. Sept assaillants ont été neutralisés et huit autres interpellés avec l’aide de la population. On peut tirer son chapeau à l’Armée pour le sang-froid et la sérénité dont elle a fait montre au cours de cette épreuve



Les assaillants n’ont pu résister à la puissance de feu de nos soldats

 

 En s’attaquant vendredi tôt le matin à la garnison de Kati, la plus grande du pays, les terroristes ont fait preuve de culot pour essayer de saper le moral de nos compatriotes qui sont maintenant si fiers de leur armée. Mais grâce à la vigilance et à la détermination de nos braves soldats, leur équipée nocturne a tourné court. Selon le bilan de l’état-major général des Armées, 7 assaillants ont été neutralisés, 8 interpellés et beaucoup de matériels récupérés. Du côté de l’Armée, on déplore 1 mort et 6 blessés dont un civil. 


À la suite de cette attaque digne d’un film hollywoodien, on peut se demander comment les assaillants ont pu pénétrer dans le camp Soundjata, le saint des saints de l’Armée. Ont-ils eu l’appui de complices à l’intérieur de la garnison ? Quel était leur objectif principal ? Pour en savoir davantage nous avons recueilli les témoignages de quelques personnes qui ont suivi de près  cette journée folle à Kati. «Le vendredi vers 5 heures du matin, une forte détonation a fait sursauter ma femme. Elle m’a réveillé pour me dire que des bandits étaient venus défoncer notre porte. 


Je ne me suis précipité vers la porte, mais je n’ai rien vu. Ensuite, il y a eu une deuxième détonation qui était encore plus forte. J’ai compris que ça venait du côté du camp militaire. Ensuite, on a entendu des tirs en rafales. J’ai appelé un ami militaire dans le camp. Celui-ci m’a confirmé qu’une attaque terroriste était en cours». Ce récit est d’un habitant de la cité ATTbougou de Kati Sanafara se trouvant à près de 3 km du camp.  


Un autre habitant de Kati dont la maison se trouve à deux pas du camp avait du mal à retrouver tous ses esprits à cause de la double détonation qui a tiré de nombreux Katois de leur sommeil. «Au moment de l’attaque, les gens ont cherché à se mettre à l’abri. Ils avaient très peur parce qu’ils ne savaient pas ce qui se passait dans le camp.


Comme il y a la résidence du président de la Transition là-bas, certains ont pensé que c’était le début d’une tentative de coup d’état. Vers 6 heures, nous avons aperçu deux hélicoptères de l’Armée en train de survoler le camp. Donc au fur et à mesure, les informations que nous recevions par bribes, nous ont permis de comprendre  que c’était un groupe terroriste qui avait provoqué des explosions dans le camp avant de tirer sur les positions des militaires en faction», témoigne notre interlocuteur. 
 
PUISSANCE DE FEU- Un militaire ayant vécu les événements à l’intérieur du camp nous donne plus de précisions. N’étant pas armé au moment de l’attaque, il dit avoir vu impuissamment les terroristes s’échapper dans les rues étroites du camp après avoir commis leur forfait. « J’ai été réveillé par une forte détonation vers 5 heures du matin. Il y a eu une deuxième détonation suivie de tirs. Les éléments qui montaient la garde ont vraiment riposté. 


Les échanges de tirs ont duré plusieurs minutes avant l’intervention des hélicoptères. Face à la puissance de feu de nos éléments, les terroristes ont fui vers la ville et les soldats les ont poursuivis. C’est grâce à l’aide de la population que la plupart des suspects ont été interpellés à travers la ville », explique notre interlocuteur qui regrette de ne pas avoir pu participer aux combats. 


«Ce vendredi, nous avons eu très peur parce que chaque fois qu’il y a des tirs à l’intérieur du camp, on pense  à une tentative de coup d’état.
Après, on a compris que ce n’était pas le cas. Les commerçants ont tardé à ouvrir leurs boutiques parce que les uns et les autres voulaient  comprendre ce qui se passait à l’intérieur du camp de Kati», raconte un autre Katois. 


Une habitante de Kati qui loge non loin du camp militaire, croit savoir que les assaillants sont venus du côté de Sirakoro. Elle a été réveillée brutalement par la double explosion dont le souffle a brisé des vitres de sa maison. « Depuis le début des combats, personne n’a fermé l’œil chez nous. Les coups de feu se succédaient avec une cadence soutenue. Comme nous ne sommes pas loin, le fracas des armes nous a traumatisés», témoigne cette Katoise ayant requis l’anonymat.


Si les habitants de Kati  ont été réveillés par les détonations à partir de 5 heures, dès 6 heures, l’information sur l’attaque du camp de Kati circulait déjà sur les réseaux sociaux. De courtes vidéos de l’attaque filmées par des habitants ont été postées sur les réseaux sociaux. Et l’Armée n’a pas tardé à donner l’information. Dans un premier communiqué, elle a confirmé l’attaque terroriste. 


Un peu plus tard dans la journée, un communiqué plus détaillé a donné le bilan. «L’état-major général des Armées informe l’opinion que les Forces armées maliennes (FAMa) viennent de contenir des tentatives désespérées des terroristes de la Katiba Macina qui, tôt ce matin (vendredi), aux environs de 5h00, ont tenté des actions Kamikaze avec 2 véhicules piégés bourrés d’explosifs contre une installation de la direction du matériel, des hydrocarbures et des transports des Armées (DMHTA). 


Les FAMa ont immédiatement procédé au bouclage de la zone tout en engageant les opérations de ratissage qui se poursuivent à l’heure. Le bilan provisoire de cette attaque est de 1 mort et 6 blessés dont un civil côté FAMa. Côté assaillants : 7 neutralisés, 8 interpellés et beaucoup de matériels récupérés. L’état-major général des Armées tient à rassurer la population que la situation est sous contrôle et qu’elle peut vaquer à ses occupations. Il rappelle également que rien ne serait de trop pour les Forces de défense et de sécurité à ramener le calme et la sérénité auprès des populations et  à assurer la libre circulation des personnes et des biens…».


PROFESSIONNALISME-  En termes de communication, on peut dire que l’Armée a fait preuve d’un professionnalisme remarquable. Ce bon réflexe a permis de couper court à beaucoup de supputations et de faire valoir la version officielle. C’est ainsi que dans le journal télévisé de l’ORTM vendredi soir, le chef d’état-major général des Armées, le général de division Oumar Diarra, a livré une analyse claire qui permet de comprendre pourquoi les terroristes se livrent depuis un certain temps à des attaques spectaculaires. 


D’après lui, les terroristes sont de plus en plus fébriles face à la montée en puissance des FAMa et se livrent, désormais, à des actions désespérées caractérisées par des poses d’engins explosifs improvisés le long des axes. Mais aussi à des perturbations d’activités agricoles au niveau des populations. Toutes choses qui justifient, selon lui, les événements de Sevaré, Bafo, Ségou, Douentza et Koro, jeudi dernier. Revenant sur les péripéties de l’attaque de Kati, le général Diarra a confirmé qu’aux environs de 5h, deux véhicules bourrés d’explosifs qui ont forcé l’entrée de l’installation de la DMHTA, se sont faits exploser en soufflant le portail de l’installation, créant des incendies à l’intérieur du camp qui ont été très rapidement maîtrisés. 
 
SANG-FROID- Pour l’officier général,  les détonations ont été très fortes et cela a créé l’émoi au niveau de la ville de Kati. «Dès que les premiers coups de feu ont commencé, les FAMa ont une fois de plus montré un professionnalisme remarquable en activant le plan de défense qui était là, en bouclant rapidement la zone aux premiers lueurs de la journée tout en prenant le contrôle de la situation», a relevé le chef d’état-major général des Armées.


Ajoutant que nos militaires ont également nettoyé rapidement l’installation et poursuivi les terroristes qui étaient en train de s’infiltrer dans la zone. Le général de division Oumar Diarra a soutenu qu’il n’y avait pas de menaces sur l’Aéroport de Senou ni sur la Cité administrative. L’officier général a invité la population à éviter l’amalgame. Après avoir remercié les habitants de la ville de Kati pour leur implication dans la traque des terroristes, il a conclu que les recherches étaient en cours pour arrêter les éventuels complices. 


Il faut dire que les autorités militaires ont fait preuve d’un sang-froid remarquable. Elles ont réussi à communiquer cette sérénité au reste de la population de Kati, de Bamako et même au reste des Maliens. La sérénité était de mise dans la capitale malgré la gravité de la situation. Même si la circulation était un peu plus fluide qu’à l’accoutumée, les services et les commerces ont fonctionné dans la journée du vendredi. Le président de la Transition s’est rendu à une cérémonie de sortie de promotion de la police comme prévu dans son programme. 


Le chef du gouvernement a mené ses habituelles audiences à la Primature. Cette sérénité des Maliens, du sommet à la base, a de quoi décevoir ceux qui pensaient pouvoir nous terroriser en menant une attaque contre la principale garnison du pays. L’aspect spectaculaire a, de toute évidence, pris le pas sur l’efficacité dans cette attaque.


 Au lieu de répandre le désarroi parmi les Maliens, les auteurs et les commanditaires sont sans doute habités aujourd’hui par le désespoir de constater que leurs actions ne sont pas de taille à déstabiliser le pays.


Dans la journée du samedi, dans un enregistrement audio mis sur les réseaux sociaux, l’attaque du camp de Kati a été revendiquée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) d’Iyad Ag Ghali. Cependant, il faut rester prudent sur l’authenticité de cet enregistrement audio.

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