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Série d’attaques dans la capitale et environs : Les FAMa face au nouveau visage de la terreur
Publié le mardi 26 juillet 2022  |  Le témoin
Patrouille
© AFP par PHILIPPE DESMAZES
Patrouille de l`armée malienne et française à Goundam
Patrouille de l`armée malienne et française entre Goundam et Tombouctou
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La montée en puissance de l’armée malienne – ou du moins ce qui est présenté comme telle – pourrait avoir mis en déroute les Groupes Armées Terroristes sans les faire reculer. Doit-on en déduire, en définitive, que les FAMa montent en puissance en même temps que les djihadistes ? L’un n’est visiblement pas antinomique de l’autre, à en juger par les récents soubresauts sécuritaires que le Mali a traversés en l’espace de deux semaines. La série commence par Zantiguila, à une cinquantaine de kilomètres de Bamako, où un assaut djihadiste matinal a eu raison de la vie de plusieurs éléments militaires et paramilitaires sans coup férir. La nation n’en avait pas encore fait le deuil que les tentacules de la guerre asymétrique se sont réapparues a Kolokani, à quelques encablures de Bamako, avec un autre épisode tout aussi sanglant pour les Forces antiterroristes censées débusquer l’ennemi. Chacun de ces assauts a été par ailleurs sanctionné par la destruction ou l’enlèvement de quantité de logistiques aux dépens des forces de défense et de sécurité régulière. Mais l’inattendu et l’impensable sont survenus tôt le matin du vendredi avec l’assaut kamikaze lancé contre la forteresse militaire la plus solide du Mali. Après plusieurs heures d’échanges de feux nourris et d’inquiétudes, le bilan, selon le communiqué officiel de l’état-major général des armées, fait état d’un mort, de plusieurs blessés et de matériels détruits du côté des FAMa, ainsi que de nombreux djihadistes neutralisés ou capturés.

Le mythique camp Soundjata de Kati est ainsi demeuré imprenable sans pour autant conserver sa réputation de caserne infranchissable, au regard de la facilité avec laquelle les assaillants ont pu s’y infiltrer avec tant de charges explosives.

Quoi qu’il en soit, le rapprochement de la terreur de la capitale malienne n’est pas la seule nouvelle donne à craindre de l’hydre terroriste que l’armée malienne affronte depuis une décennie. En gagnant en expansion, le terrorisme malien pourrait aussi se présenter sous des traits beaucoup plus hideux que ceux qui l’ont caractérisé dans les zones où il a jusqu’ici prospéré. Et l’épisode de la ville-caserne de Kati pourrait avoir donné le ton d’un tournant plus dramatique sur fond de sérieuses menaces sur des cibles autres que les seuls objectifs militaires, notamment des endroits stratégiques de la capitale. Quoique corroboré du reste par une profusion de grognes djihadistes sur les réseaux sociaux, ce nouveau péril n’a inspiré aux autorités sécuritaires maliennes aucune démarche qui reflète la dimension et les tournures nouvelles du phénomène. Exception faite de la Cité administrative où le personnel est dispensé, des infrastructures et équipements sensibles comme les ponts ainsi que les endroits de rassemblement traditionnels comme les marchés, entre autres, ne sont l’objet d’aucune mesure de protection en adéquation avec l’ampleur et la nature de la nouvelle forme de menace. Les intérêts convergent pour l’heure vers la traque du réseau ayant pris part à l’opération du vendredi à Kati, alors que tout indique une infestation urbaine qui commande une adaptation des efforts des FAMa au-delà des théâtres traditionnels.



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