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Situation des militaires ivoiriens arrêtés : La Minusma conforte Bamako dans sa position
Publié le mardi 26 juillet 2022  |  Le Tjikan
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© Autre presse par DR
Le nouveau commissariat de Police du deuxième arrondissement de Gao
Le nouveau commissariat de Police du deuxième arrondissement de la Commune urbaine de Gao a été, le 23 janvier dernier, le point de départ de la première patrouille de proximité conjointe de la Police nationale du Mali et de la Police des Nations Unies (UNPOL/MINUSMA).
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Le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a reçu le vendredi 22 juillet dernier une note verbale de la Minusma suite à sa demande de clarification sur les liens entre les 49 soldats ivoiriens, Sahelian Aviation Service (SAS), et le Contingent allemand de la Minusma. Mettant ainsi fin au suspense. Bamako a donc eu raison de judiciariser cette affaire qui continue de défrayer la chronique.

En effet, depuis l’interpellation des 49 militaires ivoiriens à l’aéroport de Bamako le 10 juillet dernier, il y a eu plusieurs versions contradictoires. Dans la confusion qui demeure, Bamako n’a eu d’autre choix que de les considérer comme des ‘’mercenaires’’ et de mettre l’affaire pendant la justice, avant de voir clair. Dans sa note adressée à la diplomatie malienne, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) a clarifié certaines zones d’ombre autour de la présence des soldats ivoiriens à Bamako. Une source que nous avons pu joindre par téléphone, au ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, nous a confirmé l’authenticité du document.

En clarifiant sur les liens légaux ou contractuels entre les militaires ivoiriens à Bamako le 10 juillet 2022, Sahel Aviation Service et le contingent allemand de la Minusma, elle dira que les éléments ivoiriens ont été déployés à Sénou (Bamako) pour assurer la sécurité à la base des NSE allemands située dans cette même localité, au lieu de Tombouctou où est basé le contingent ivoirien de la Minusma. Avant de reconnaître que certaines procédures n’ont pas été suivies et qu’elle s’efforce de mieux comprendre comment ces dysfonctionnements ont pu se produire afin d’éviter qu’ils ne se reproduisent à l’avenir. Et sur la relation contractuelle, sous-contractuelle entre le contingent allemand et des tiers, elle affirme ne pas avoir connaissance d’un contrat entre l’Allemagne et des tiers pour la protection de la base allemande de NSE. Des mesures ont été déjà prises pour renforcer la gestion des NSE.

«La Minusma n’a pas été informée de la présence et du nombre de NSE de la Côte d’Ivoire. Cependant en recoupant des documents internes, la Minusma estime que le détachement ivoirien s’élève à 50 hommes et femmes. La Minusma a initié un recensement des NSE dans tous les contingents afin d’obtenir des chiffres exacts. La mission partagera les conclusions de ses vérifications une fois qu’elles seront établies», a-t-elle précisé.

A en croire la note verbale, la politique des Nations Unies autorisent des pays contributeurs de troupes et de police à déployer des éléments nationaux de soutien pour fournir des services à leurs contingents, à titre national. Et pour la mission onusienne, chaque contingent a la responsabilité d’informer la Minusma tous les mois du nombre de ses éléments nationaux de soutien déployés. Selon les déclarations des contingents, au mois de juin 2022, le nombre total de NSE au Mali s’élève à 609, y compris 471 soutenant le contingent allemand, 33 Bangladais, 7 Cambodgiens, 5 Tchadiens, 60 Britanniques, 4 Sri Lankais et 29 Suédois.

Alors, si la Minusma n’a été informée de la présence de ces militaires, ces 49 soldats ivoiriens sont dans l’illégalité. Ce qui confirme davantage la version des autorités maliennes qui demeurent sereines malgré les pressions venant de partout pour obtenir leur libération.

Peut-on donc considérer la présence de ces militaires comme un business juteux pour des tiers sur le dos de l’Etat malien et de la Minusma? Visiblement oui, estime Ibrahima Sory Diabakaté, un analyste politique qui s’explique.

Lisez plutôt son analyse sur la question!

Selon l’ONU, chaque pays contributeur de troupes peut en plus de son contingent habituel, envoyer des éléments nationaux de soutien (NSE) pour appuyer ses troupes déjà sur place.

Les casques bleus onusiens, connus sous la dénomination de soldats de la paix, généralement non aguerris aux combats, encore moins dans la lutte contre le terrorisme. Les pays contributeurs de troupes préfèrent envoyer des éléments issus des forces spéciales pour plus d’efficacité dans la sécurisation de leurs contingents.

ADO, au lieu d’envoyer ses NSE au Mali, pour appuyer le contingent ivoirien de la Minusma, dans le cadre d’une convention entre l’Etat ivoirien et l’ONU signée en 2019, a préféré les mettre à la disposition de la compagnie SAS (Sahelian Aviation Service) sur la base d’un contrat, qui à son tour, sous-traite (placement) lesdits éléments avec le contingent allemand (de 1100 au départ on est passé à 1400 pour compenser le départ des forces françaises) de la Minusma évoluant dans le volet formation et appui logistique aux FAMa (Eutm).

En les mettant à la disposition du contingent Allemand, cela rapporte un pactole conséquent à l’Etat ivoirien, contrairement s’il les mettait à la disposition du contingent ivoirien, visiblement moins juteux. La Minusma n’est pas étrangère à cette pratique, puisqu’il “semblerait” que c’est elle qui délivre les badges aux NSE.

Comme le pot aux roses a été découvert, la Minusma veut se désolidariser des autres complices en montrant pattes blanches, vu que son mécanisme légal qui régit les NSE n’a pas été utilisé par l’Etat ivoirien, nonobstant l’existence d’une convention dûment établie entre les deux parties.

Tout porte à croire qu’il y a des complices endogènes dans cette affaire qui dure depuis 2019 (07 contingents sont déjà passés) sans coup férir.

Allemagne, Minusma, Etat ivoirien, compagnie SAS et complicité interne en seraient les protagonistes, visiblement. En tout état de cause, il n’est jamais trop tard pour trouver une solution diplomatique à cet incident malheureux, quoique gravissime.

Moussa Sékou Diaby
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