La tension entre le gouvernement malien, la MINUSMA et ses soldats ivoiriens suscite chez nous pas mal d’interrogations. Évidemment, nous ne connaissons pas jusque-là les dessous de l’affaire. C’est pourquoi il serait difficile pour nous de faire un jugement intelligent sur certains points concernant cette tension entre les deux pays.
Peut-être la Minusma se croirait-elle chez elle et s’affranchirait-elle des règles concernant les relèves de ses contingents ? Nous savons aussi que la tentation est grande, dans ces organisations internationales et pays y participant, d’introduire des équipes de services spéciaux pour se livrer à des activités d’espionnage et de déstabilisation des gouvernements hôtes.
Nous l’avons vu au Tchad avec la FIA complètement inféodée à la France qui en a profité pour déstabiliser Goukouni Weddeye tout en le soutenant d’une main et en manœuvrant Hissène Habré de l’autre main. Il faut reconnaître que tout cela a été aussi facilité par l’abandon de Weddeye par Kadhafi et la communauté africaine. Nous sommes bien placés pour apprécier la situation dans laquelle se retrouve les gouvernants maliens.
Bamako est en réaction depuis des mois contre la France et le monde occidental qui en prenaient probablement parfois trop à leur aise grâce à Barkhane et Takuba. Ce qui peut effectivement irriter le gouvernement malien assez chatouilleux quant à sa souveraineté mise à mal. Nous apprîmes tout cela avec nos expériences auprès de certains présidents et gouvernements africains.
La vapeur est difficile à inverser ! Aussi faut-il souvent relever les hommes qui posent problèmes ou, plus radicalement, s’abstenir d’intervenir, plier bagages et trouver d’autres voies de coopération. Il est évident que par les temps qui courent, avec cette affaire ukrainienne opposant la Russie au monde de l’OTAN, les cohabitations deviennent difficiles, en particulier au Mali.
La diplomatie est un art fait de subtilités que ni les Américains ni les Français ne pratiquent aujourd’hui.