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Choguel Kokalla Maïga à Jean Pierre Lacroix : « Il n’existe pas au Mali de sentiment anti-Minusma »
Publié le vendredi 29 juillet 2022  |  Le Tjikan
Séance
© aBamako.com par DR
Séance de travail entre le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, et le Premier ministre Choguel Kokalla Maiga, au Palais de Koulouba
Bamako, le 28 septembre 2021. Le président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, a eu une séance de travail avec le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga de retour de l`Assemblée générale des Nations Unies, à New York.
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A l’occasion de la visite de travail au Mali de Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint aux opérations de paix des Nations Unies, le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a organisé mardi 26 juillet 2022, une séance de travail suivie d’une conférence de presse dans le cadre du renforcement du dialogue et des relations de coopération entre le Mali et l’Organisation des Nations Unies. Cette séance de travail fut l’occasion pour le Gouvernement et particulièrement le Premier ministre de clarifier une fois de plus la position du pays vis-à-vis de l’ONU en affirmant que depuis l’installation de la Minusma dans notre pays en 2013, le Gouvernement du Mali a toujours entretenu un dialogue dynamique avec les Nations Unies dans le cadre de la mise en œuvre efficace et efficiente de son mandat.

Cette séance de travail avec Jean-Pierre Lacroix a eu lieu en présence de plusieurs autres membres du Gouvernement.

Cette séance de travail avait principalement pour but de redéfinir les objectifs communs entre le Mali et les Nations Unies sur la base des priorités nationales afin d’aboutir à un cadre de travail plus efficace. Elle fut une occasion pour les autorités maliennes et plus précisément le chef de l’Exécutif de la transition de partager certaines positions du Mali vis-à-vis de l’ONU.

Selon le Premier ministre de la Transition, depuis l’installation de la Minusma dans notre pays en 2013, le Gouvernement du Mali a toujours entretenu un dialogue dynamique avec les Nations Unies dans le cadre de la mise en œuvre efficace et efficiente de son mandat. Il dira que la présence de Pierre Lacroix, Secrétaire général adjoint des Nations Unies, chef des opérations de maintien de la paix a Mali aux deux parties (Mali et l’ONU) l’opportunité de renforcer ce dialogue en passant en revue, sans complaisance , les sujets de préoccupations, et en explorant, ensemble, les voies et moyens pour trouver les compromis dynamiques nécessaires et une compréhension partagée sur les enjeux et les attentes de part et d’autre. Mais avant toute chose, a tenu à rappeler Choguel Kokalla Maïga, je voudrais saluer les efforts de stabilisation de la Minusma, qui opère dans un environnement particulièrement difficile, et m’incliner devant la mémoire des victimes, de toutes les victimes, civiles et militaires, maliennes et étrangères, de la crise multidimensionnelle que traverse mon pays, le Mali, depuis plus d’une décennie.

Pour Choguel Maïga, il est impératif d’apporter un changement de paradigme et une évolution de la doctrine des Nations Unies, quand sa mission de paix évolue dans un environnement terroriste, comme c’est le cas, notoirement ici au Mali.

« Vous en conviendrez avec moi. Comme je l’ai dit le 25 septembre 2021 à la tribune des Nations Unies, je le répète ici : il n’existe pas au Mali de sentiment anti-Minusma. Mais cela dit, aussi longtemps que les raisons pour lesquelles la Mission a été déployée, à la demande de notre pays, ne sont pas comprises et satisfaites ; aussi longtemps que la Minusma aura du mal à s’acquitter convenablement de son mandat ; aussi longtemps que les populations vont continuer à regretter le passé récent fait de quiétude les interrogations sur l’utilité et la pertinence de la présence internationale constitueront des sujets de préoccupation, qu’il faut savoir aborder avec courage et lucidité et non chercher à éluder avec malice », a ajouté le chef de l’exécutif de la transition. De son point de vue, la crédibilité de toute action de l’ONU sur le sol malien se jugera à l’aune d’une capacité collective du Gouvernement du Mali et ONU à assurer la protection des populations civiles, à lutter contre l’insécurité et le terrorisme, à aider au redéploiement de l’État, au rétablissement de sa souveraineté sur l’ensemble du territoire, et cela dans une véritable optique de stabilisation et de paix durable.

Comme il fallait s’y attendre les question relatives à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, la mobilité de la Minusma sur certaines parties de notre territoire pour questions d’enquêtes sur les droits de l’Homme, la situation des 49 militaires ivoiriens arrêtés au Mali ont été également évoquées par le Premier Ministre. Pour la mise en œuvre de l’accord, il fera savoir qu’une réunion sur ce sujet se teindra les prochains et regroupera l’ensemble des parties signataires, la Médiation internationale et la communauté internationale autour du Comité de suivi de l’Accord (CSA).

Pour la mobilité de la Minusma sur les questions de droits de l’Homme, il dira qu’il est impératif de renforcer la coordination et de continuer étroitement à travailler ensemble, la main dans la main, et non pas de travailler les uns à côté des autres, y compris sur les questions de droits de l’homme.

Par rapport au sort des 49 militaires ivoiriens, le Gouvernement du Mali, à travers son PM, réitère une fois de plus sa demande de clarification des liens légaux ou contractuels entre les militaires ivoiriens concernés, Sahel Aviation Service et le contingent allemand de la Minusma.

« Au-delà des questions particulières, comme celles se rapportant à la situation des Éléments Nationaux de Soutien (NSE) des pays contributeurs de troupes, le Gouvernement du Mali souligne la nécessité d’une plus grande transparence de la part de la Minusma en ce qui concerne ses effectifs en activité sur le sol malien, ainsi que sur les conditions de déploiement et de rotations de contingents militaires et civils et des NSE », a tenu à préciser Dr Choguel Kokalla Maïga.

Ces mêmes positions du Mali ont été évoquées par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop dans le cadre de cette visite de travail. Ce dernier a beaucoup insisté sur le respect de la souveraineté nationale ainsi que des choix politiques et de partenaires du Mali. Pour la séance de travail proprement dite, elle a tourné autour du renouvellement du mandat de la Minusma, notamment dans sa dimension droits de l’Homme, particulièrement l’instrumentalisation selon le chef de la diplomatie malienne, de cette question par des Etats hostiles au Mali ainsi que la multiplicité des mécanismes internationaux sur le Mali qui distraient l’Administration de ses missions fondamentales au bénéfice des populations ; la suspension des rotations des contingents de la Minusma en attendant la mise en place d’un plan de rotations optimal et concerté avec le Mali et l’incident des 49 éléments militaires ivoiriens entrés illégalement au Mali.

Jean-Pierre Lacroix reçu à la Primature

Après la séance de travail suivie d’une conférence de presse, l’invité de marque, Jean-Pierre Lacroix, Sous-secrétaire général des Nations Unies, chef des opérations de maintien de paix a été reçu par le Premier ministre le jeudi 26 juillet 2022 en présence de plusieurs membres du gouvernement. Le Premier ministre a au cours de cet entretien rappelé les mêmes positions du Mali.

En réponse aux différentes préoccupations du Mali, M. Jean-Pierre Lacroix a souligné par rapport à la question de la Minusma que l’extension du renouvellement du mandat de la Minusma est assortie d’une revue stratégique que sa structure (ONU) est prête à conduire avec le Mali pour évaluer la Mission. Il dira que l’ONU et le Mali peuvent travailler ensemble à redéfinir les objectifs de la Minusma. Il a reconnu l’utilité de mieux clarifier selon lui, les procédures afin d’assurer la fluidité et la transparence des rotations. Pour lui, cette question est vitale pour l’efficacité de la Minusma.

M.Dolo
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