Les attaques djihadistes se multiplient au Mali et la nébuleuse d'Al-Qaïda au Sahel s'étend peu à peu vers le sud du pays. La récente attaque de la ville garnison de Kati, à seulement 15 kilomètres de Bamako, montre que les groupes islamistes montent en puissance et en capacité d'organisation. Au point de menacer Bamako ? Éléments de réponse avec Seidik Abba, journaliste et auteur du livre Mali-Sahel, notre Afghanistan à nous ?
TV5MONDE : en quoi l'attaque de Kati, la plus grande base militaire du Mali marque-t-elle un tournant ?
Seidik Abba : L'attaque de Kati est différente d’abord en raison du symbole. Kati c’est le cœur du pouvoir, c'est la deuxième place emblématique du pouvoir malien, avec le palais présidentiel de Koulouba, puisque c’est là que réside le président de transition, Assimi Goïta, ainsi que le ministre de la défense, Sadio Camara. C'est déjà totalement inédit que le pouvoir soit frappé en son cœur de cette façon. Cette attaque est inédite aussi en raison de sa complexité. Les terroristes l'ont soigneusement préparé, ils ont utilisé des véhicules bourrés d’explosifs, ils ont tiré une roquette… En termes de complexité et de montage de l'opération, Kati est totalement inédite.... suite de l'article sur TV5