La polygamie est l’un des régimes les plus choisis par les futurs mariés à la mairie. Et de nos jours, certains ne partagent pas cet aspect de notre société vu qu’elles considèrent les secondes épouses comme des briseuses de foyers. Les quelques-uns qui choisissent la monogamie mettent l’entourage sur le dos de leurs femmes.
La polygamie a toujours existé dans nos sociétés. Elle consiste à épouser entre 2 et 4 femmes. Si pendant longtemps cette option relevait du bon vouloir de l’époux, de plus en plus, les époux choisissent ensemble le régime qui leur convient, même s’il y a encore des femmes qui ne découvrent le régime qu’une fois devant le maire.
« S’il y a bien une chose que je ne comprends pas, c’est le cas de celles qui ont signé le régime polygame et une fois que leur époux veut prendre une seconde femme, elles crient au scandale », s’interroge Bakary Tienta.
Signer la polygamie, pour beaucoup, est gage d’assurance. « Au Mali, la plupart des femmes signent le régime polygamique pour être à l’abri de toute surprise, car la monogamie ne garantit pas la femme ».
Pour la plupart des hommes et même des femmes, signer la monogamie, c’est signer sa propre mort. «Il y’en a qui ont signé la monogamie le jour de leur mariage et ont mis au même moment les parents, les amis du marié sur leur dos avec des réflexions du genre, on ne signe pas monogamie avec une africaine ».
Si certaines pensent que la polygamie garantie les foyers ou les couples, certains estiment le contraire car pour avoir signé un tel acte, il faut l’assumer jusqu’au bout. « Je n’ai aucun soucis avec la polygamie. Je vis avec ma coépouse dans la même cour et l’atmosphère est normale. On fait pratiquement tout ensemble. J’en suis ravie car notre époux joue bien son rôle de chef de famille », souligne Aminata Maïga restauratrice.
Si Aminata n’a pas de problème avec sa coépouse, telle n’est pas le cas de la plupart des femmes, surtout des premières épouses qui ferment toute forme de dialogue à la deuxième épouse.
Les deuxièmes épouses portent l’étiquette de briseuses de foyers et de sorcières. Kany Sidibé raconte comment elle s’est retrouvée dans un foyer polygamique alors qu’elle était allergique à ce régime. « Ah les choses de l’amour, moi dans un foyer polygamique qui aurait cru, même moi je n’aurai pas cru à l’époque. Mais je suis tombée sur un homme qui remplissait tous les critères que je cherchais chez un homme à commencer par la piété, la responsabilité, la générosité comme j’aime le dire mes trois « té ». Le seul hic est que monsieur avait une épouse, et moi je n’avais jamais voulu d’un foyer polygamique. Finalement l’amour a pris le dessus, je me suis engagée. Sa femme ne m’a jamais acceptée. Je devais toujours renoncer à mes plaisirs pour ne pas heurter la première dame. Elle me disait toujours pourquoi avoir choisi son homme et moi je disais est-ce qu’on choisit de qui tomber amoureuse ? Mais la société ne voit que la douleur des premières dames, mais nous autre nous vivons le martyre», raconte-t-elle.
La polygamie ou la monogamie personne n’est à l’abri. Abbaye Sylla avait signé la polygamie mais a divorcé juste quand son mari a voulu prendre une deuxième. « Beaucoup se demandent comment signer la polygamie et crier à la trahison. J’ai signé la polygamie sous l’influence de mon mari, qui me disait que si nous signons la monogamie, sa famille ne me laissera pas tranquille. Après 4 ans, il voulait une autre épouse, alors j’ai demandé le divorce. La trahison est un motif de divorce en islam », dit-elle.
Les femmes sont toujours au tribunal public, beaucoup pensent qu’un homme qui a une bonne épouse n’ira jamais chercher ailleurs. Qu’en est-il des hommes qui deviennent polygames par ce que leurs amis le sont ? Combien de ses épouses sont obligées de subvenir aux besoins de leurs enfants car monsieur en plus de ne pas avoir de moyens a décidé de collectionner les femmes? Sans oublier les hommes qui se cachent derrière un passage du coran en se justifiant « l’islam nous autorise à épouser quatre ».