Le phénomène de location des appartements meublés, notamment par la jeunesse est devenue monnaie courante dans nos grandes villes. Initialement destinés en lieux de repos, ces appartements en plus de faire la concurrence déloyale aux établissements hôteliers de la place, sont devenus des gîtes pour satisfaire tous les vices. De cadres de fêtes d’anniversaire arrosés, en lieux d’expérimentation des activités sexuelles en groupes, ces appartements meublés, à cause des facilités de leurs acquisitions sont devenus des zones hors la loi. Des abris maintenant pour commettre des viols à l’encontre des mineurs et d’autres formes d’agressions. N’est-il pas nécessaire aujourd’hui de règlementer l’accès à ces appartements ?
La location des appartements meublés est un business bien florissant sous nos tropiques. Cela n’est pas une mauvaise chose en soi, si cela peut apporter de la valeur ajoutée au secteur privé, notamment de l’immobilier. Cependant une réglementions s’impose aujourd’hui pour l’accès à ces appartements. Ce, au bénéfice de la clientèle que de la préservation des bonnes mœurs et de la pudeur publique.
Des appartements dans lesquels, les fautifs ne laissent aucune trace !
En effet, parlant au sens figuré, l’appartement est un ensemble de pièces formant une habitation indépendante dans un immeuble collectif. Cependant, dans la réalité malienne, la location de ces appartements résume à autre chose. Au-delà de la véritable clientèle sérieuse, des jeunes prennent d’assaut ces appartements pour satisfaire certains de leurs vices collectifs. Une situation qui se solde de nos jours par des actes de viol collectif. Pour preuve, récemment dans un quartier chic de Bamako, un anniversaire a tourné au vinaigre pour une fille. Elle a ainsi été la proie de son petit copain et ses amis. Cela s’est passé dans un appartement lors d’un anniversaire.
« Un jour, j’ai pris en location, un appartement à l’occasion de mon anniversaire. Et le jour de la fête, on était animé de la seule intention de célébrer ce jour spécial en communion, sans problème. Mes amis, filles et garçons sont venus me soutenir. Au moment où la fête battait son plein, une amie est descendue pour un besoin. Une fois seule dans le couloir, elle fut surprise par un vieux qui l’appela par politesse, elle est partie à l’écoute de ce dernier. Mais le hic est que celui-ci a essayé de la faire entrer par force dans sa chambre. C’est grâce à ses cris que nous avons pu être alertés. Et les gens sont rapidement venus à son secours. On a interrompu la fête à cause de cet incident, car il n’y avait aucune mesure de sécurité » nous a apporté comme témoignage, un jeune étudiant, I. N’Diaye . Par contre, il estime qu’en louant ces appartements les gens veulent seulement s’offrir un cadre agréable pour faire la fête et non pour aller se faire violer.
A la différence de notre premier interlocuteur, S.C (une jeune-fille) estime que c’est à dessein que les jeunes prennent ces appartements meublés (de lits) pour satisfaire leur libido, même s’il s’agit pour la plus part des cas d’une fête d’anniversaire. Elle affirme avoir été agressée lors d’une fête dans un appartement, quand elle a voulu rejeter les avances d’un garçon. « J’ai été dans une fête où j’accompagnais une amie. Il y avait un monsieur qui m’a fait des avances que j’ai refusé. N’étant pas content, il m’a porté la main. Je n’ai plus voulu rester à cette fête et je suis rentrée » témoigne-t-elle.
Les Conditions pour accéder à un appartement meublé :
Selon I. Ballo, gérant d’une agence immobilière de la place, ce sont les Administrateurs de biens Immobiliers ou d’agences immobilières membres de leur conseil national qui sont autorisés ou habilités à mener des activités de location de bâtiments. Cela à la faveur de la loi N° 10 0021 du 10 juin 2010 Décret d’application du 24 juin 2010. Et les critères pour y accéder est le payement par anticipation et à temps. Aussi, que l’achat ou la location des appartements à des mineurs sans l’accord parental est interdit. « Toute personne qui loue un appartement aux mineurs pour un quelconque motif, en cas de problème, sera le seul responsable» précise M. Ballo.
Sur le plan juridique, la juriste Ami Kanté a affirmé que malgré l’absence d’une loi spécifique édictant des conditions et conditionnalités de la mise en location à temps court des appartements meublés, en cas de préjudices, il reviendra à la victime de porter plainte au niveau de la juridiction, territorialement compétente.
En attendant, il sied aux responsables du ministère de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme en concert avec leurs homologues des Affaires foncières et de l’Habitat à prendre des mesures vigoureuses pour d’abord répertorier ces appartements meublés, mais aussi veiller sur l’identité de la clientèle, comme dans les hôtels.