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Administration : Qui bloque donc la carte d’identité nationale ?
Publié le mardi 2 aout 2022  |  La preuve
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Aussi incroyable que cela puisse paraître, dans plusieurs quartiers de Bamako ainsi que l’intérieur du pays, les populations se plaignent. Elles n’arrivent pas à comprendre la crise de la carte d’identité nationale devenue difficile à trouver. Pour certains analystes, au lieu de donner le marché des cartes d’identité à une entreprise fiable pour soulager les populations, le ministre a choisi de se tourner vers un document de la Cedeao que l’on ne voit pas.

En attendant, les gens souffrent pour renouveler leur carte d’identité. Ce que l’on sait de la prochaine carte, c’est qu’il s’agit d’une carte nationale d’identité biométrique qui va remplacer toutes les autres pièces d’identité personnelle en activité au Mali. Le gouvernement a annoncé le mercredi six avril 2022 en Conseil des ministres, cette nouvelle pièce d’identité qui jouera le rôle de carte d’identité, de carte d’électeur, et de carte Nina.

Avant la mise en circulation de la nouvelle carte, les citoyens sont en train de souffrir sur le terrain lorsqu’ils sont confrontés à des contrôles de police. Dans plusieurs commissariats et autres services de délivrance de la carte d’identité nationale, les gens font la queue dans l’espoir d’établir de nouvelles cartes d’identité.

Dans le rapport du Conseil des ministres du 06 avril 2022, il a été notifié que cette carte va non seulement faciliter la mobilité intra régionale, mais aussi offrir un titre sécurisé permettant de lutter contre les trafics et migrations irrégulières. L’autre avantage de ce document est sa fiabilité pendant les élections. Elle permettra de mettre fin à l’épineux problème de l’identification des Maliens qui refait toujours surface au cours de cette période électorale, explique le texte. Le gouvernement indique également que cette nouvelle carte nationale d’identité biométrique sécurisée sera établie à partir de la base de données du Ravec.

Plusieurs mois après, il n’y a rien alors que de nombreux citoyens se réjouissent de la prochaine arrivée de cette pièce d’identité biométrique. Toutefois, certains s’inquiètent déjà quant à sa distribution aux citoyens résidents dans les localités éloignées et celles en proie à l’insécurité. A en croire certains, le projet doit d’abord prendre en compte la problématique du recensement administratif à vocation d’état civil. Il s’agit de permettre le recensement de tous les Maliens, surtout ceux de l’extérieur et sans oublier les gens qui sont dans les zones d’insécurité.

Le ministre de la Sécurité doit expliquer aux Maliens ce qui ne va pas. Même si de nouvelles cartes doivent venir, cela ne doit pas empêcher la livraison de l’ancienne carte. Le problème pourrait aussi être lié à la cupidité de certains agents de la police. Il arrive que l’on fasse de la rétention de carte pour faire grimper les prix. En effet, certains citoyens sont prêts à corrompre des agents de police en offrant de fortes sommes pour obtenir la carte d’identité en cas de pénurie.

La carte d’identité est plus que jamais nécessaire d’accès, surtout avec la multiplication des attaques terroristes. Maintenant les habitants de Bamako savent qu’ils peuvent vivre ce que les régions du centre et du nord du pays vivent depuis des années. On a pris soudainement conscience, après l’attaque du camp de Kati, que les terroristes peuvent prendre pour cible les marchés et les commissariats de police, entre autres, pour faire du mal.

Poussée terroriste

Dans ce contexte tendu, les attentats se multiplient. Le vendredi 22 juillet, les terroristes ont attaqué le camp militaire de Kati. Tout le monde est persuadé qu’après l’attaque terroriste contre le camp de Kati, certaines choses doivent changer. Pour cela, il faudra répondre à de nombreuses questions. Allons-nous assister encore à un relâchement au niveau des contrôles sur les véhicules ? Quelle sera l’attitude de la population qui pourrait être la prochaine cible ? En attendant, les gens se mobilisent volontairement pour apporter leur soutien aux soldats. Mais jusqu’à quand durera cette solidarité civile ?

En tout cas, l’heure est à l’action pour les habitants de la capitale qui avaient jusqu’ici observé une certaine distance par rapport à leur implication dans le contreterrorisme. Après ce qui est arrivé à Kati, tout cela est en train de changer. On entend de plus en plus de simples citoyens admettre que dénoncer les suspects aux autorités est un devoir. D’ailleurs, les résultats de cette prise de conscience commencent à tomber au compte goût.

Avec tous les risques d’amalgame que comporte la mobilisation citoyenne, les habitants de Bamako sont déterminés à apporter leur pierre à la construction de l’édifice sécuritaire. Les gens sont persuadés que si tout le monde avait été vigilant, on aurait pu débusquer les auteurs de l’attentat kamikaze contre le camp de Kati et celui de Sénou. Ces endroits représentent beaucoup pour les Maliens en termes d’image.

Il n’y a rien d’étonnant au fait que les ennemis du pays s’en prennent aux lieux symboliques comme le camp Soundiata de Kati où réside le président de la transition, le colonel Assimi Goïta. Ces attaques d’une intensité inouïe montrent à quel point il y a encore des efforts à fournir au Mali en matière de prévention sécuritaire.

Les assaillants ont pu traverser la ville de Bamako sans se faire débusquer par les services de sécurité. Ainsi, les failles de la sécurité intérieure sautent aux yeux, puisque les postes de contrôle n’ont rien pu faire pour éviter que ce qui est arrivé n’arrive pas. Il suffit de se rendre aux différents postes de sécurité à la sortie de Bamako pour se rendre compte de la porosité de ces lieux qui sont devenus plutôt des centres d’affaires.

Les agents de sécurité ne se préoccupent que du prélèvement de l’argent sur les pauvres transporteurs. Jamais les véhicules ne sont soumis à un contrôle digne de ce nom. Et cette faille sécuritaire n’a pas commencé aujourd’hui. Depuis le début de la crise en 2012, le même laxisme a continué au moment où des dégâts importants étaient infligés à des cibles militaires et civiles à travers le pays.

Par ailleurs, tout se passe aujourd’hui comme si le Mali était un pays stable, alors que la guerre ne fait que commencer. Les autorités auraient dû prendre des mesures comme l’instauration d’un couvre-feu sur certaines parties du pays. A défaut de déclencher des patrouilles d’envergure jour et nuit, cela allait permettre de réduire la possibilité de mouvement des terroristes qui ont infiltré Bamako.

Le contexte sécuritaire qui prévaut oblige l’adoption de certaines contraintes comme la limitation de certaines libertés. Au même moment, le Mali est acculé de toute part par ses voisins ouest-africains et des pays de l’Union européenne. A peine les sanctions économiques et financières ont été levées, que des difficultés d’ordre sécuritaire se sont amplifiées. La mission de l’ONU que l’on veut débarquer tente de résister à des pressions de la part de Bamako et d’une partie de la population.

Nampaga KONE

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