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« Propos subversifs » du Président Français en Guinée Bissau : Le Mali exige de Macron l’abandon définitif de « son attitude néocolonialiste et paternaliste »
Publié le mercredi 3 aout 2022  |  Le Républicain
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© Autre presse par DR
Le président français Emmanuel Macron et le président de la transition malienne Assimi Goïta.
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Le gouvernement du Mali s’est insurgé, le dimanche 31 juillet 2022, contre les propos de Emmanuel Macron lors de sa récente tournée en Guinée Bissau. Il a exigé du Président français Emmanuel Macron « d’abandonner définitivement sa posture néocoloniale, paternaliste et condescendante» pour comprendre que nul ne peut aimer le Mali mieux que les Maliens eux-mêmes.

Dans un communiqué lu sur les antennes de la télévision nationale, le dimanche soir, le colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’administration territoriale et de la Décentralisation, porte-parole du gouvernement du Mali, a déclaré « avoir appris avec une profonde indignation les propos tenus par le Président de la République Française Emmanuel Macron, lors de sa tournée en Guinée Bissau, le 28 juillet 2022 ». Selon le ministre porte-parole du gouvernement, « au cours de sa conférence de presse, le Chef de l’Etat français a réitéré des accusations erronées en affirmant que les Autorités maliennes entretiennent des relations avec un groupe paramilitaire, sans jamais apporter de preuve, malgré les démentis des Autorités de la Transition. Pire, dans ces propos, il a évoqué l’exercice de la violence par les Autorités maliennes, ciblant une ethnie spécifique de notre nation ».

« Le Gouvernement de la Transition condamne avec la dernière rigueur ces propos haineux et diffamatoires du Président Français et prend à témoin l’opinion nationale et internationale sur ces accusations graves qui sont de nature à susciter la haine ethnique et à porter atteinte au vivre ensemble, à la cohésion, ainsi qu’à l’harmonie entre les Maliens », a indiqué le colonel Abdoulaye Maïga. Il ajoutera qu’il est « important que le Président Macron se remémore constamment le rôle négatif et la responsabilité de la France dans le Génocide des Tutsi au Rwanda, un événement qui attriste encore l’humanité.» A ce sujet, précise le porte-parole du gouvernement, de manière prémonitoire et après avoir décelé le dessein des autorités françaises d’entretenir la haine ethnique au Mali, le Gouvernement de la Transition a demandé, d’une part, à l ‘Ambassadeur de France de quitter le territoire malien et, d’autre part, a suspendu les médias France 24 et Radio France Internationale se comportant comme la radio des mille collines en République du Mali .

Selon le colonel Abdoulaye Maïga, « ces propos subversifs du Président Français donnent raison au Gouvernement de la Transition qui, à juste titre, a mis fin à la coopération en matière de défense avec la France pour ses résultats insatisfaisants dans la lutte contre le terrorisme au Mali ». La France, ajoute-t-il, qui a toujours œuvré à la division et à la partition de notre pays, est mal placée pour donner des leçons au Mali.

« Le Gouvernement de la Transition exige du Président Macron d’abandonner définitivement sa posture néocoloniale, paternaliste et condescendante pour comprendre que nul ne peut aimer le Mali mieux que les Maliens eux-mêmes. Le Mali, foyer des grands empires en Afrique de l’Ouest, berceau d’une civilisation multiséculaire et pays de tolérance, repose sur sa diversité ethnoculturelle, la bonne cohésion sociale entre toutes les ethnies et les communautés qui le composent », a précisé le porte-parole du gouvernement malien.

M.K. Diakité

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