Dans les entrailles du bouquin intitulé ‘’Au service de la jeunesse’’, le ministre de la Jeunesse et des Sports chargé de l’Instruction civique et de la Construction citoyenne, Mossa Ag Attaher livre les maux qui ont gangréné la gouvernance au Mali, du père de l’indépendance, Modibo Kéita aux présidents démocratiquement élus. Au moins, il ne perd pas l’espoir en la jeunesse malienne pour bâtir un Mali meilleur. C’était sur le plateau de l’Ortm face au journaliste, Sory Ibrahima Kéita et le critique littéraire, Mamadou Dia.
Au-delà de la parole, le ministre Attaher de la Jeunesse et des Sports chargé de l’Instruction civique et de Construction citoyenne, a couché sur le papier ses recettes pour le Mali de demain qui, selon lui, se départira des méthodes de gouvernance des régimes qui se sont succédé à Koulouba depuis le régime de l’indépendance à ceux démocratiquement élus.
De prime abord, le ministre-écrivain Attaher reproche beaucoup à la France coloniale d’avoir à l’esprit de maintenir ses anciennes colonies dans le néocolonialisme. Deuxio, il a affirmé que les différents régimes au Mali ont mis en avant un certain nombre d’ethnies au pouvoir. « Avec Moussa Traoré, il y a eu un effort de représentativité des communautés. La famille et les proches étaient inclus dans la gestion des affaires. Avec la démocratie, nous n’avons pas eu un grand changement. Je m’inscris dans une démarche de vérité », a expliqué le patron du département de la Jeunesse. Partant de ce constat, il a senti l’envie de le mettre sur le papier, d’en parler pour « évacuer le goût amer du passé ».
Malgré tout, le ministre-écrivain ne désespère pas de son pays. A l’entendre, la lueur d’espoir peut venir d’un pouvoir qui accepte de faire le bilan du passé. De son avis, le gouvernement de transition commence déjà à poser des actions qui luttent contre la corruption. A ses dires, la transition a fait l’effort pour représenter toutes les couches y compris les mouvements signataires de l’Accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger. « C’est une première. Ces actions sont sources d’espoir. De l’éducation, il y a moins de grève. Le gouvernement lutte contre l’insécurité. Dans le domaine de la souveraineté, il y a des actions majeures et le Mali assume les conséquences pour poser les jalons importants d’un Mali meilleur », a-t-il martelé.
De l’Accord d’Alger
Parlant de l’Accord d’Alger, il a affirmé qu’il en est un partisan. Mossa Ag Attaher, qui n’a pas attendu d’être ministre pour s’engager pour la paix au Mali, fait un plaidoyer pour sa consolidation de cette valeur. Il croit que l’Accord d’Alger est un outil important pour sortir des conflits cycliques. C’est le fruit d’un consensus entre l’ensemble des acteurs impliqués. Le ministre Attaher pense que le grand mérite de l’Accord, c’est qu’il a mis fin à la belligérance entre le pouvoir central et les mouvements signataires. « Etant membre de la CMA, je ne peux être qu’un acteur. Je continuerai à faire le plaidoyer pour son application », dit-il.
S’agissant de l’islam radical, l’auteur dit qu’il a pris source dans les familles et la société maliennes à travers la formation des chefs de famille. « Le chef de famille part se former. A son retour, il revient transformé aux yeux de la famille et la société. Ainsi, le radicalisme islamique s’est enraciné petit à petit », explique-t-il. Pour une sortie de cette situation, il propose de sortir de la solution unijambiste qui est la voie militaire.
L’espoir de l’écrivain sur la jeunesse
Pour l’auteur du livre, l’avenir du Mali peut être écrit avec les lettres d’espoir. Pour lui, le Mali est un pays arc-en-ciel. Il conseille donc de cultiver l’unité de la République dans la diversité ethnique et culturelle. A la question de savoir si le rêve peut être réalisé avec la jeunesse malienne, il a répondu par l’affirmative. « J’ai eu cette chance de côtoyer la jeunesse. De Kayes à Kidal, je me suis frotté à cette jeunesse. Ma jeunesse est une jeunesse qui peut nous amener loin, qui a besoin d’être accompagnée pour lui éviter le choix du terrorisme, de l’émigration et de la drogue. Je ne peux pas écrire en noir le portrait de cette jeunesse qui représente 65% dans les services », a affirmé le ministre qui estime que tous les jeunes n’insultent pas, et ne manquent pas le respect aux parents.
L’auteur souhaite que les jeunes croient en eux, que les aînés croient en la jeunesse. De son point de vue, le Mali de demain ne peut se faire qu’avec sa jeunesse. Cette jeunesse, il la considère comme une opportunité, et croit que, si elle bénéficie toute la formation, peut permettre au Mali d’atteindre les objectifs escomptés.