Face à la hausse générale et vertigineuse du prix des denrées alimentaires et d’autres produits, le Front populaire contre la vie chère a animé un point de presse hier mardi 2 août 2022 à la Bourse du travail. La présidente, Mme Mariam Koné, a profité de l’occasion pour présenter aux médias le document cadre contre la vie chère au Mali élaboré par son organisation.
Alors que le kilogramme du sucre est vendu dans de nombreux quartiers et localités entre 900 et 1 000 Cfa (au lieu de 500 F Cfa), ce produit de grande consommation a disparu des rayons. Les boutiquiers le vendent avec le thé en détail. «Les grossistes ont augmenté le prix du sac de 50 kg vendu aujourd’hui entre 35 000 et 40 000 F Cfa. A ce prix, nous ne pouvons pas vendre le kilo à 500 ou 600 comme l’exige le gouvernement. C’est pourquoi nous refusons de nous approvisionner sinon il n’y pas de rupture à ce point», nous a confié un boutiquier de Lafiabougou.
A l’image de celui du sucre, les prix de tous les produits de consommation ont considérablement augmenté ces dernières semaines. Une situation contre laquelle le Front populaire est déterminé à se battre avec ses moyens, notamment l’information. C’est ainsi que sa présidente, Mme Mariam Koné, a animé un point de presse hier mardi 2 août 2022 à la Bourse du travail. «A travers ce point de presse, nous voulons non seulement vous présenter le schéma institutionnel des stratégies novatrices de la lutte contre la vie chère, mais aussi et surtout appeler les autorités de la Transition à prendre urgemment des mesures idoines pour alléger la souffrance des Maliens», a-t-elle déclaré en campant le décor du point de presse.
«Plus d’un mois après la levée de l’embargo sur le Mali, les Maliens constatent du jour au lendemain la flambée des prix des produits alimentaires dans les marchés. Il s’agit notamment du sucre, du lait en poudre, de l’huile alimentaire, du riz importé, entre autres», a dénoncé Mariam Koné. Ce qui fait que, a-t-elle déploré, «les produits alimentaires ne sont plus à la portée du citoyen lambda qui vit en dessous du seuil de la pauvreté». Et de poursuivre, «la vie des Maliens devient de plus en plus chère, malgré la subvention des 13 produits alimentaires par l’État».
Et pourtant, a souligné la présidente du Front, «la fluidité commerciale devrait faciliter l’approvisionnement de notre pays en produits alimentaires. Et si le prix n’est pas à la portée des Maliens, des stocks vont perdre leur sens…». Le Front indexe les autorités de la Transition accusées d’être négligentes voire indifférentes à cette situation dramatique que les Maliens vivent en ce moment. «La preuve, aucun plan de riposte pris par le gouvernement n’a été opérationnelle depuis l’annonce et la levée des embargos. Les populations sont restées entre espoir et amertume», a martelé Mme Mariam Koné.
Face à ce constat, le Front Populaire a élaboré un document cadre contre la vie chère au Mali après des mois de réflexion. Le document en question comporte quatre grands axes, dont la mise en œuvre va progressivement permettre de maîtriser les prix dans notre pays. Il s’agit de résoudre les problèmes liés à l’exonération des produits ; pallier aux problèmes d’entreposage ; se baser sur la tierce détention des produits de première nécessité ; et axer les efforts sur le warrantage (le crédit warrantage est un outil de gestion, de la trésorerie et du risque agricole, adapté aux petits producteurs) qui prend en compte la problématique de la rupture du marché en stock de céréales (mil, sorgho, riz, fonio, etc.).
«Le document comporte un Plan d’action qui facilitera sa mise en œuvre, Ainsi, nous interpellons le gouvernement à prendre en main, sans délai, la souffrance du citoyen lambda. Et cela d’autant plus que, nous vivons non seulement une période de soudure, mais la flambée des prix des produits alimentaires a dépassé toutes les limites acceptables», a souligné la présidente. Et surtout, a averti Mariam Koné, qu’on ne «vienne pas nous faire croire que cette augmentation est mondiale» !
En élaborant un document cadre contre la vie chère au Mali, son organisation a en tout cas démontré qu’elle ne se limite pas seulement à dénoncer à travers les marches et les débats (publics, télé et radio). Mais, elle se positionne aussi comme une force de proposition, une interlocutrice valable du gouvernement.