Dans une correspondance adressée au ministre en charge du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social, l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) a dénoncé l’intégration dans la Fonction publique de l’Etat d’agents précédemment recrutés comme contractuels. La plus grande centrale syndicale du Mali exige l’annulation de ces arrêtés qu’elle juge non conformes aux textes en vigueur au Mali avant la fin de ce mois d’août.
« Madame le Ministre, quand l’Untm a décidé de suspendre toute activité de grève, elle obligeait les travailleurs à accepter des sacrifices en renonçant à des droits reconnus comme légitimes. Elle a décidé d’intervenir chaque fois que cela était nécessaire pour soutenir vaille que vaille la Transition conduite par son Excellence le Président Colonel Assimi Goïta » a rappelé dans cette correspondance, l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) avant d’ajouter que « cela veut dire que l’Untm n’acceptera jamais pendant cette Transition le népotisme, le favoritisme, les privilèges qui ont tant assombri le développement de notre pays du fait d’un afflux d’incompétents, de corrompus à la tête des responsabilités dont le pays pouvait se glorifier. L’Untm attend d’ici la fin du mois d’août, une annulation pure et simple de vos arrêtés ». Pour l’Untm, les arrêtés n°2022-0278/Mtfpds-SG Cncfp du 22 février 2022 et n°2022-3266/Mtfpds-SG-Dnfp-D1-3 du 26 juillet 2022, signés par la ministre en charge du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social, portant intégration dans la Fonction publique de l’Etat d’agents précédemment recrutés comme contractuels continuent de faire des remous au sein des travailleurs du Mali. Surtout qu’aucune suite favorable n’a été donnée à un autre cas similaire par les plus hautes autorités de la transition. Et selon la centrale, « c’est la mise en évidence de la duperie collective entretenue à propos du Malikura car cette intégration tranche avec la légalité, et méconnait l’égalité de naissance, de citoyenneté, de chance proclamée dans la Constitution du 25 février 1992 ainsi que dans la Charte de la Transition ».
Pour la centrale syndicale, ces textes sont faits sur des bases frauduleuses car n’ayant aucune légitimité constitutionnelle, juridique. En plus de ne pas prévoir le changement de situation administrative des contractuels à la Fonction publique, la centrale met l’accent sur le fait que ceux concernés par les présents arrêtés n’étaient même pas les contractuels de l’Etat. Elle a aussi déploré que les bénéficiaires, au lieu d’être dans les corps de l’Enseignement supérieur où ils officient déjà, ont été directement versés dans ceux des planificateurs, des inspecteurs de finances, des administrateurs civils ; chose qui est une autre anomalie du fait que l’’intégration dans ces corps aujourd’hui s’effectuent après une formation dans la nouvelle ENA créée par la loi n°06-046 du 05 septembre 2006.
Tout en se posant des questions si toutefois « l’autorité de signature de cet arrêté possède toutes les compétences et/ou les informations légales sur les procédures d’intégration dans les Fonctions publiques », l’Untm a demandé l’annulation pure et simple desdits arrêtés avant la fin du mois d’août en cours.