Les responsables du Cadre d’échange des partis et regroupements politiques pour une transition éussite, composé de : EPM , Espérance Nouvelle Jigiya Kura , ARP , NVPM , ASMA – CFP , YELEMA , ADRP , ICAP , CNDR , Parti Mali Emergence , CVCRT ont animé une éussite de presse le vendredi 5 Août 2022 à la Maison de la presse pour décliner leur position sur l’évolution de la situation sociopolitique de notre pays, et surtout la transition en cours. La rencontre a été présidée par Housseyni Amion Guindo, président en exercice du cadre.
Dans sa déclaration liminaire lue par Amadou Koita, le Cadre a rappelé que, conformément à son objectif essentiel qui vise à oeuvrer pour une transition réussie au Mali , il apprécie et salue toutes les actions positives posées par les autorités de la transition qui ont non seulement contribué à la levée des sanctions mais aussi à la relance du débat politique avec les partis politiques jusque – là exclus du dialogue pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel.
Par la même occasion, le Cadre, par la voix du ministre Amadou Koita, salue la résilience du peuple malien, encourage et accompagne la volonté des maliens de se retrouver pour transcender ensemble les défis sécuritaires, économiques et politiques.
Pour sa part, selon Amadou Koita, le Cadre entend apporter sa contribution en formulant des observations critiques et en faisant des propositions positives pour faire avancer le Mali, notre bien commun.
Ainsi, le cadre d’échange des partis et regroupements politiques, après analyse de la situation sociopolitique et sécuritaire, fait les constats suivants assortis de recommandations conséquentes, a-t-il fait savoir.
Au plan sécuritaire : Le cadre par la voix de son porte parole, félicite les Forces de défense et de sécurité pour leur capacité de riposte et les invite à plus de vigilance dans cette guerre asymétrique injuste . Cependant, le Cadre note avec regret que la situation sécuritaire s’est fortement dégradée et a pris une nouvelle tournure avec les attaques simultanées ciblées contre les camps militaires et autres emprises de l’Armée et des Forces de sécurité, la destruction des villages entiers et le pillage des biens de paisibles citoyens, a-t-il regretté.
L’insécurité s’est déplacée aux alentours de Bamako, à zantiebougou et à Kati, cœur du pouvoir et symbole de l’Etat, pour atteindre finalement tout le territoire national aujourd’hui. Selon Amadou Koita, cette situation exige aux autorités de la transition de l’exploration d’autres mécanismes internes de résolution de crise sécuritaire, conformément aux recommandations du DNI; de la préférence du dialogue avec les partenaires régionaux , internationaux et l’encadrement d’un certain élan populiste et irresponsable qui prône le départ de la MINUSMA, malgré les accords conclus entre le Mali et les Nations Unies; ainsi qu’à la mise en place d’une Commission militaire de réflexion sur l’amplification de la lutte anti – terroriste.
Au plan économique et social : Malgré la levée des sanctions économiques et financières les prix de principaux produits de première nécessité ont continué leur hausse alors que les revenus et les salaires sont restés inchangés.
Pour atténuer cette augmentation des prix des produits de première nécessité, le cadre par la voix de son porte-parole, exige aux autorités d’élaboration d’un plan global de riposte aux conséquences fâcheuses entrainées par les sanctions sur l’économie malienne; la réduction du train de vie des grandes Institutions de la République.
Sur le plan agricole, le Cadre constate de graves hypothèques pèsent sur la campagne du fait du manque et de la cherté des intrants agricoles, faisant plonger les paysans et l’ensemble du monde rural dans la précarité et le pays dans l’insécurité alimentaire.
S’agissant de l’Accord d’Alger qui a permis une cessation des hostilités entre les forces étatiques et les groupes armés , force est de constater qu’il a de la peine à être appliqué , exposant ainsi le pays à une reprise des hostilités. Selon le Cadre, il incombe d’ores et déjà au Gouvernement de demander sa relecture ou sa révision à travers les voies et mécanismes que l’Accord lui – même prévoit.
En ce qui concerne l’école, selon Amadou Koita, le Cadre se réjouit de la tenue des examens de fin d’études du fondamental et du secondaire et des différents certificats d’aptitude et des brevets. Il déplore cependant la situation de ces milliers et milliers d’enfants dont les écoles sont restées fermées au Centre et au Nord pour cause d’insécurité.
Dans le domaine de la justice, le Cadre soutient la lutte contre la corruption et l’impunité.
Cependant, le Cadre estime que cette lutte doit être impartiale, juste et équitable et doit éviter toute instrumentalisation de la justice pour des règlements de comptes politiques, a-t-il recommandé.
Au plan politique : Selon le ministre Amadou Koita, le Cadre note un certain conflit entre la volonté des autorités de la transition de changer la Constitution et celle de respecter les chronogrammes électoraux proposés aux maliens et à la Communauté internationale.
A cet effet, le Cadre, selon son porte-parole, propose, entre autres : la constitution d’un Gouvernement d’union nationale pour réaliser l’union sacrée des maliennes et maliens autour des FAMa; la nomination d’un Premier ministre non partisan, consensuel, compétent, intègre et ayant une connaissance avérée des dynamiques politiques, économiques et sécuritaires du pays; la réalisation d’un consensus national autour d’une révision de la Constitution du 25 février 1991.
Le Cadre est profondément préoccupé par la façon dont se dessine et se planifie l’organisation des élections générales sous la tutelle d’un chef de parti politique, partisan et clivant. Peut- on être juge et partie à la fois et vouloir être au – dessus de tout soupçon ?, s’est-il interrogé.
”Le chef du Gouvernement, sans aucune pudeur, s’apprête, avec les moyens de l’Etat, à s’organiser avec son clan pour faire un hold – up des élections de fin communaux, législatives de transition (élections des conseillers présidentiels)”, a-t-il déclaré. Toutefois, le Cadre d’échange, selon le ministre Amadou Koita, en appelle à l’esprit patriotique du Président de la Transition, à son sens élevé de l’équité et d’homme assermenté au service de la Nation malienne pour garantir la fiabilité des élections générales à venir par la nomination d’un Premier ministre neutre, compétent et rassembleur.
En réponse à une série de questions posées par les journalistes, le ministre Amadou Koita a déclaré ceci avec insistance : ”Nous demandons aux militaires de créer d’opportunités pour sortir par la grande porte cette histoire de la transition”.