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Flambée des prix : le gouvernement à côté de la plaque
Publié le jeudi 11 aout 2022  |  Le Wagadu
Conférence
© aBamako.com par AS
Conférence de presse du ministre du Commerce et de l`Industrie sur les prix des denrées alimentaires
Bamako, le 5 novembre 2021. Le ministre du Commerce et de l`Industrie a organisé une conférence de presse sur les prix des denrées alimentaires au siège du département, vendredi.
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Les différentes mesures annoncées par le gouvernement de transition, lors du conseil des ministres extraordinaire du dimanche 07 août, ne sont que des « mesurettes » à impact nul sur le prix des produits de première nécessité. Seule une baisse significative du prix du litre du carburant permettra d’étoffer ou conforter le pouvoir d’achat des ménages.

Dans le communiqué du conseil des ministres extraordinaire du dimanche 07 août, le gouvernement dit « avoir examiné une communication relative à la hausse anormale et injustifiée des prix de certains produits de première nécessité depuis la fin de l’embargo ». Selon l’exécutif, les prix convenus lors de la réunion du Conseil national des prix du 06 avril 2022 ne sont pas respectés. Toute chose que le gouvernement trouve injuste.

Mais ce que le communiqué du conseil des ministres ne dit pas, c’est qu’il y a eu entre-temps l’augmentation du prix du carburant à la pompe au Mali de l’ordre de 80 de Fcfa du litre d’essence et de gasoil. Or, il n’est un secret pour personne que l’augmentation du prix du carburant a une incidence sur le prix des transports et par ricochet les prix des marchandises.

En plus de la subvention, le gouvernement se devait juste d’agir sur le prix du carburant et le reste se fera de lui-même. Car, si le ministre du commerce trouve « anormale et injustifiée » la hausse des prix de certains produits de première nécessité, la population malienne, elle, s’interroge aussi sur « la hausse anormale et injustifiée du prix du carburant à la pompe ».

« Certes comparaison n’est pas raison ». Toutefois, l’argumentaire selon lequel « c’est comme ça partout à travers le monde ou que la situation est due à l’augmentation du prix du carburant sur le plan mondial », ne saurait prospérer. Évoquer aussi les conséquences de la Covid-19 ne tient pas puisque tous les pays du monde l’ont connue.

Et mieux, en été 2008, le prix du pétrole avait atteint 147 dollars US le baril loin des 104 dollars US d’aujourd’hui (le mardi 09 août 2022). À cette époque, les prix du carburant à la pompe n’ont pas atteint un tel niveau, en tout cas, pas au Mali.

À titre illustratif, le carburant coûte moins cher au Burkina Faso qu’au Mali. Il est de 715 Fcfa pour le litre d’essence et 645 Fcfa le litre du gasoil contre 891 pour le litre d’essence et 889 Fcfa pour le gasoil. Les deux pays ont pourtant les mêmes caractéristiques.

D’ailleurs, l’économie malienne est beaucoup plus forte que celle du pays des hommes intègres. La réponse est que contrairement au Burkina Faso, l’Etat malien perçoit d’importantes taxes sur les produits pétroliers notamment la TVA (60%, selon nos informations). C’est cette situation qui renchérit le coût du carburant et par ricochet le coût de la vie.

Dans tous les pays au monde, les gouvernements ont subventionné les prix du carburant à la pompe afin d’accroître le pouvoir d’achat de leur population. Au lieu de pareilles mesures, le ministre du commerce distrait les Maliens à travers des mesurettes et en insinuant la théorie du complot.

Abdrahamane SISSOKO

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