Pendant que certaines puissances occidentales, notamment la France, accusent les autorités de la transition malienne de pactiser avec des « mercenaires de Wagner », les relations de coopération entre Bamako et Moscou se renforcent. La preuve : la réception en début de semaine de plusieurs avions en provenance de la Russie et les échanges téléphoniques entre le colonel Assimi Goïta et le président Russe, Vladimir Poutine.
Au lendemain de la réception des avions en provenance de la Russie, le Président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, a eu des échanges téléphoniques avec le président russe, Vladimir Poutine. « Nous avons évoqué l’appui de la Fédération de Russie à la transition politique malienne et j’ai salué la qualité de notre partenariat respectueux de la souveraineté du Mali et des aspirations de sa population », a déclaré le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta sur Twitter.
Un partenariat franc et sincère
C’est ce qui existe entre le Mali et la Russie. En effet, après la réception de 4 avions en mars, le Mali vient de réceptionner d’autres avions : avions de chasse, des hélicoptères… en provenance de la Russie. Cette fois-ci, c’est une douzaine d’avions qui ont été réceptionnés. C’était le mardi dernier. « La cérémonie d’aujourd’hui est historique, tant par la nature, la qualité que par le volume de ce que vous nous remettez, dont nous n’exposerons ici qu’une partie, le reste étant bien sûr engagé en opération au moment où se tient cette cérémonie », a déclaré le colonel Sadio Camara, ministre de la Défense et des Anciens Combattants, lors de la réception des avions. « Nous consolidons notre capacité de reconnaissance et d’attaque avec des avions de chasse L39 et Sukhoi 25, qui s’ajoutent au Super Tucano et d’autres appareils déjà en dotation. Ainsi que les hélicoptères d’attaque de type Mi24P, qui s’ajoutent au Mi35 et au Mi24 déjà livrés », a ajouté celui qui est qualifié de « russophile ».
Aussi, en mai dernier, une délégation ministérielle conduite par le ministre Abdoulaye Diop s’est rendue en Russie. Selon l’Agence malienne de Presse, la mission avait pour but d’établir une relation politique et économique solide avec la Russie. Au cours de cette visite, les ministres ayant effectué le déplacement dans la capitale russe ont demandé des solutions à des défis pressants dans le cadre de l’approvisionnement de notre pays en hydrocarbures, en intrants agricoles, en produits de consommation, notamment le blé, le ciment.
Pas d’accord entre le Mali et Wagner
« Nous travaillons dans le cadre d’un traité de coopération militaire avec la Fédération de Russie. Pas avec une société privée. Nous achetons, d’État à État, avions, véhicules, armes et munitions. Et nous avons des instructeurs russes qui nous aident, pour le maniement des armes, l’aguerrissement au combat ou l’utilisation des aéronefs », a déclaré le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, dans une interview accordée à B2 PRO. Comme les communiqués de démenti du gouvernement ne suffisaient pas, le Mali a démenti sa collaboration avec la société Wagner, même au siège des Nations Unies. « Au Mali, nous ne connaissons pas de Wagner », avait déclaré le ministre Diop.
Cet échange entre le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, et le président russe met toute la lumière sur le type de collaboration entre le Mali et la Russie. Cela voudrait dire que le Mali ne collabore pas avec une société privée russe, comme l’avancent certaines puissances dont la France, mais avec l’État russe.