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Le chef d’état-major de l’armée de l’Air, le Général de brigade Aly Boï Diarra : “Nous avons l’ambition de construire une Armée d’action, opérationnelle, apte au combat, et décisive au moment opportun”
Publié le vendredi 12 aout 2022  |  Aujourd`hui
Cérémonie
© aBamako.com par AS
Cérémonie de remise des aéronefs militaires par le Président Assimi Goïta
Bamako, le 09 août 2022. Le Président de la Transition, le colonel Assimi GOÏTA, a présidé la Cérémonie de remise des aéronefs militaires au pavillon de l`aéroport international Modibo Kéita
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“Excellence Monsieur le président de la Transition, les moyens aériens que vous nous remettez ce jour n’ont pas une vocation de prestige, comme la flotte de l’Armée de l’Air a parfois été perçue. L’Armée de l’Air ne pourra être partout tout le temps, mais elle fera ce qui est possible pour frapper fort au bon endroit, et pour apporter le soulagement au bon moment. Elle aspire à être l’ange gardien qui couvre nos vaillants soldats, mais aussi le soutien au désenclavement, au développement socioéconomique tant attendu par nos populations éprises de paix”. Ces propos sont du chef d’Etat-major de l’Armée de l’Air, le général de brigade Aly Boï Diarra lors de la remise officielle de nouveaux avions de chasse, hélicoptères et radars aux forces armées et de sécurité par le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, mardi 9 août dernier, à l’Aéroport international Modibo Kéita.

L’effervescence que nous avons observée au sein du peuple malien, à l’annonce de l’arrivée des vecteurs aériens que nous présentons ce matin, est une indication claire de l’espoir que suscite pour toute la Nation, la montée en puissance des Forces armées maliennes. Ce pays, qui a surmonté tant d’adversités, et dont les enfants n’ont jamais perdu la foi en l’avenir, reste uni et continue de se lever comme un seul homme pour encourager ses soldats. Pour rendre hommage à la bravoure de ce peuple, permettez que je déroge quelque peu à la règle protocolaire, pour faire de cette allocution solennelle, une tribune personnelle.

Du haut de mes 22 ans de carrière aujourd’hui, et de mes 2 ans de service en tant que chef d’Etat-major de l’Armée de l’Air du Mali, je rends grâce au Tout-Puissant de m’avoir donné l’opportunité de voir ce jour. Les anciens de l’Armée de l’Air ici présents, qui ont, encore une fois, répondu avec promptitude à l’appel de la Nation, savent à quel point cet événement est significatif pour leur corps.

Je vois, dans l’assistance, des hommes qui ont tout donné pour ce pays, pour cette Armée de l’Air, des hommes qui auraient aimé donner encore plus que leur maximum, pour éviter à notre beau pays les malheurs qui l’accablent. Je vois des hommes qui ont connu les heures de gloire de l’Armée malienne, des hommes qui ne cessent de me guider, de me conseiller, de m’enseigner l’Histoire de l’Armée de l’Air. Je vois des hommes, qui ne cessent de déplorer les moments de faiblesse de notre belle institution.

Toujours présents à chaque événement marquant de la vie de l’Armée de l’Air, ces anciens nous rappellent ce que nous avons été, et ce que nous pouvons être à nouveau, pour peu que nous ayons le bon état d’esprit, le bon leadership, le bon alignement avec les aspirations du Peuple malien.

Je dis ma fierté personnelle aujourd’hui, car j’entrevois enfin l’avenir que mes anciens me décrivaient, quand je n’étais qu’un jeune pilote sortant d’école, avec la fougue et l’ambition démesurée qui caractérisent les jeunes officiers en début de carrière, alors que j’étais déçu de ne pas avoir les moyens d’exprimer ce que je me sentais capable de faire.

Lorsque j’ai rejoint l’Armée de l’Air dans les années 2000, on sentait déjà la montée des narcotrafiquants et autres extrémistes dans le Nord de notre pays. Avec beaucoup de mes camarades aviateurs ou terriens qui se reconnaîtront ici, je ne rêvais que d’avoir les moyens de préserver mon pays de ce fléau. Hélas, après 10 ans de service, j’ai assisté, plein d’amertume, à la déchéance honteuse de mon pays qui a perdu les 2/3 de son territoire, et qui en était réduit à implorer une assistance extérieure pour limiter la profondeur de la chute.

Tous les officiers de ma génération porteront à jamais cette cicatrice, car nous étions là lorsque cela s’est passé. Le pays a sombré sous notre garde. Nous, aviateurs, avons porté notre part de culpabilité, car nous n’avons pas été capables d’apporter l’appui nécessaire à nos frères d’armes et à nos concitoyens.Dès lors, il nous restait à choisir, entre accepter de rester au fond du précipice, ou chercher les moyens de nous relever, de redevenir respectables, de regagner la confiance de la Nation.

Excellence Monsieur le président de la Transition, Mesdames et Messieurs,

Le combat est loin d’être gagné, le pays est loin d’être pacifié. Mais le Mali se relève graduellement. Les obstacles se dresseront sur notre chemin et les coups durs ne manqueront pas d’arriver comme nous l’avons encore vu récemment, à Tessit ou ailleurs. Ils feront douter certains, naturellement. Comment ne pas les comprendre. Mais il est important de garder en tête que notre pays se relève inexorablement. Les actions auxquelles j’ai eu l’honneur d’assister, ou de participer, sous le leadership du chef d’Etat-major général des Armées, me donnent l’espoir que nous sommes sur la voie. Le moral revigoré de mes hommes me donne foi au futur de mon Armée.

Je ne peux donc taire ma fierté personnelle de participer à ce redressement, à ce renouveau, à cette renaissance annoncée du Grand Mali. Je n’ai qu’un rôle modeste à jouer à titre individuel, mais je sais que mes aviateurs et mes aviatrices, ces hommes et ces femmes engagés, motivés, compétents et désormais expérimentés, qui constituent la plus précieuse ressource que l’on puisse espérer, sont prêts à tout pour ce pays.

C’est pourquoi, je suis convaincu que les efforts extraordinaires que consent le peuple malien pour équiper son armée, ne resteront pas vains. Les aviateurs sauront rester fidèles à leur devise, pour porter ce pays toujours Plus haut, Plus loin, Plus fort.

Excellence Monsieur le Président de la Transition,

Les moyens aériens que vous nous remettez ce jour n’ont pas une vocation de prestige, comme la flotte de l’Armée de l’Air a parfois été perçue. Ce n’est pas une Armée de parade que nous construisons. Non, nous avons l’ambition de construire une Armée d’action, opérationnelle, apte au combat, et décisive au moment opportun.

L’Armée de l’Air ne pourra être partout tout le temps, mais elle fera ce qui est possible pour frapper fort au bon endroit, et pour apporter le soulagement au bon moment. Elle aspire à être l’ange gardien qui couvre nos vaillants soldats, mais aussi le soutien au désenclavement, au développement socio-économique tant attendu par nos populations éprises de paix.

L’Armée de l’Air compte tirer le meilleur parti de l’expertise et de l’expérience des instructeurs et assistants étrangers qui l’accompagnent, non pas pour se complaire dans une situation de dépendance confortable, mais en vue de devenir rapidement autonome et de se hisser au niveau exigé par le contribuable malien.

Les avions de combat L-39 Albatros et Souhkoi Su-25, les hélicoptères d’attaque Mi-24, les hélicoptères de manœuvre Mi-8, l’avion de transport Casa 295, les radars de surveillance de l’espace aérien, les moyens de défense anti-aérienne, qui s’ajoutent à tout ce que nous avons déjà, seront exploités au mieux, pour les meilleurs intérêts du peuple malien, conformément aux valeurs que nous ont inculqué nos illustres anciens.

Excellence Monsieur le Président de la Transition,

Par ma voix, les aviateurs en font le serment, et mettront tout en œuvre pour contribuer au bonheur de ce beau pays.

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