Créée en 2015 par les autorités d’alors, après d’âpres négociations avec le syndicat de l’ORTM, la Société malienne de transmission et de diffusion (SMTD-sa) est vite devenue une entreprise citoyenne, avec moult initiatives envers les partenaires notamment MOOV Africa et Orange- Mali. Elle est, en effet, chargée de la diffusion et de la gestion des infrastructures de télécommunications.
Aujourd’hui, l’entreprise se meurt doucement, mais sûrement, avec un état financier catastrophique. En effet, le dernier conseil d’Administration, tenu en juin dernier a constaté avec étonnement les chiffres ci-après : total bilan : 60 014 508 147 FCFA ; capitaux propres y compris le résultat de l’exercice : 9 246 230 418 FCFA ; résultat net de l’exercice 2021 : moins 428 736 304 FCFA. Ce n’est pas tout, les capitaux propres de la société ont diminué du 31 décembre 2020 à la même date en 2021 de 12%, soit 1314 millions qui manquent à l’appel.
Pour la période 2021, les dettes financières et ressources assimilées ont atteint 42 212 millions de nos francs contre 41 550 millions de FCFA l’année précédente. Ces montants sont des prêts contractés auprès de la BMS et de Natixis SA pour financer le projet TNT. Malheureusement, celui-ci n’avance pas comme programmé.
La gestion de la SMTD est aujourd’hui inquiétante avec des dettes fiscales non payées (3 901 millions de FCFA) au 31 décembre 2021 contre 2 232 précédemment, soit une augmentation de 1 669 millions de nos francs.
L’entreprise avait fait l’objet d’un contrôle fiscal et reçu une confirmation de redressement au titre des exercices 2017, 2018,2019 pour un montant global de 260 millions. Une provision correspondante à ce montant a même été constituée pour couvrir ce risque.
Au chapitre des dettes, il faudrait souligner celles relatives au personnel, disons les dettes sociales. Elles sont estimées à 1068 millions de FCFA en décembre 2021 contre 769 en 2020, soit une hausse de 239 millions de FCFA ou une majoration de 39%. Il s’agit bien sûr de ce que la SMTD doit à l’INPS, retenue de cotisation-mutuelle, AMO…
La SMTD bat de l’aile. Elle peine à améliorer la gestion, la gouvernance. Avec un déficit de plus de 428 millions de nos francs, et l’incapacité de la direction à mobiliser des ressources, la société est en danger de mort. Les travailleurs sont menacés.
Les nombreux changements et recrutements, opérés depuis février 2021, avec la nomination de Cheick Oumar Traoré, ont contribué à plomber l’entreprise. Tous les bons cadres de la société qui y sont depuis belle lurette ont été sacrifiés pour des nouveaux venus, avec un piètre résultat.
Le népotisme, les règlements de compte, et autres écarts de gestion, ont eu raison sur la bonne gouvernance.