Le samedi 13 août 2022, la salle de conférence Moussa Mary Balla Coulibaly a servi de cadre aux travaux de l’Assemblée générale extraordinaire (AGE) de l’Administration Provisoire du Conseil National du Patronat du Mali (AP-CNPM). Le président de l’administration provisoire, Soya Golfa, a présidé les travaux. Malgré les appels au calme lancés par Golfa et le Maire adjoint de la Commune IV, Al Kassoum Maïga, les divisions entre les deux camps se sont confirmées davantage. Si d’une part, le communiqué finale de l’AGE a fait ressortir que les textes ont été approuvés par les délégués par 112 voix pour, 12 abstentions et 0 contre sur les 155 délégués prévus, d’autre part, les délégués venant du Collectif des Groupements Professionnels et Conseils Patronaux de Région (CGPCPR), ont boudé la salle. Ils reprochent aux membres de l’administration provisoire d’avoir violé des textes. Ce qui ouvre les portes à une autre crise au sein du patronat malien.
Le Maire adjoint de la Commune IV de Bamako, Al Kassoum Maïga, qui a pris part à l’ouverture des travaux, a salué la tenue de cette AGE qui dénote une avancée notoire dans la résolution de la crise qui prévaut au sein du CNPM depuis un certain temps. «Je souhaite que les participants soient tous positifs pour qu’on sorte de cette crise, car le CNPM tient la vie de la nation en main», a fait savoir Al Kassoum Maïga. Le président Soya Golfa a invité les délégués à adopter le projet des statuts pour que dans les deux mois qui viennent, l’élection du CNPM puisse se tenir pour le bonheur des hommes d’affaires. A sa suite, Boubacar H. Diallo, premier vice-président de l’administration provisoire du CNPM, a rappelé le travail fait par l’administration provisoire depuis son installation il y a quatre mois. «Une lecture consolidée des statuts, du règlement intérieur et du règlement électoral a été faite. Ces projets de textes ont été partagés avec l’ensemble des groupements professionnels lors d’une série de rencontres avec des innovations importantes. Les pouvoirs de l’assemblée générale sont précisés et renforcés », explique-t-il. Avant de préciser que c’est elle qui élit le président, les vice-présidents, révoque le mandat du bureau, approuve le budget et les cotisations. Il a, en plus, précisé que les anciens présidents ne pourront plus se présenter, mais ils seront des présidents d’honneur à qui le bureau pourra confier des missions. Les textes proposés ont été approuvés selon le communiqué final de l’AGE par 112 voix pour, 12 abstenions et 0 contre sur les 155 délégués.
Retour à la case de départ
Les membres du Collectif des Groupements Professionnels et Conseils Patronaux de Région (CGPCPR), au nombre de 24, sur les 39 que compte le CNPM, se sont retirés de la salle de l’AGE juste après le retrait des officiels, en raison, selon eux, de la violation des textes par l’administration provisoire. « Même si l’ordre du jour avait été envoyé aux délégués, le présidium présente l’ordre du jour dans la salle. C’est en ce moment que l’assemblée générale commence. L’ordre du jour est discuté, amendé ou approuvé. Cela n’a pas été fait. Dès que les officiels sont sortis après l’ouverture des travaux, directement, on a appelé un membre de l’administration provisoire pour qu’il vienne nous présenter les statuts et règlements modifiés », a-t-il déploré. Le président du collectif, poursuit-il, a demandé à ce qu’on respecte le chronogramme de tenue de l’assemblée générale du patronat, c’est-à-dire, présenter l’ordre du jour dans la salle. Cependant, à l’en croire, le bureau provisoire a dit que l’ordre du jour avait déjà été envoyé aux gens. « Malgré notre insistance pour qu’on respecte les textes de 2011, ils ont refusé. Dans ce cas, ce n’est pas la peine qu’on reste dans la salle. La crise est partie encore pour une seconde fois au CNPM. C’est le retour à la case de départ. On a vu cette crise venir. C’est pourquoi nous avons fait une conférence de presse 6 août », précise-t-il. Selon ses dires, toutes les tentatives pour éviter la crise ont été vaines, et l’administration provisoire s’est permise de violer tous les textes en écartant les candidats potentiels et les délégués, notamment Mamadou Sinsin Coulibaly et Amadou dit Diadié Sankaré.