La chicha ou narguilé est une pipe à eau destinée principalement à fumer du tabac ou de l’essence de fruits, fumée quotidiennement par plus de 100 millions de personnes dans le monde. La plupart des gens qui s’adonnent à son usage sont généralement dans les vingtaines. La chicha est non seulement toxique, mais elle expose les fumeurs à des quantités de fumée beaucoup plus importantes que celle de la cigarette. D’où l’arrêté ministériel de ce 15 août affirmant l’interdiction de la chicha sur le territoire malien en vue de prémunir la population contre le danger de l’usage de ce produit.
Plus désirée que la cigarette, sous prétexte qu’elle est moins toxique que la cigarette, la chicha est devenue le quotidien de la jeunesse. Cependant, une étude scientifique a montré que la chicha est plus nocive que la cigarette. « Le fumeur de pipe à eau, la personne à la fumée passive provoquée par la pipe à eau encourent les mêmes maladies pulmonaires, cardiovasculaires et cancéreuses que le fumeur de la cigarette », a précisé le rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). « Croire que fumer la chicha est plus sain que fumer des cigarettes est une erreur. Au contraire, la fumée de la chicha est particulièrement toxique, y compris pour les fumeurs passifs », a expliqué le Dr Claire Landowski, médecin spécialiste. C’est ainsi que le Gouvernement de la transition du Mali, dans le souci de protéger les populations contre les méfaits de son usage, a publié ce présent arrêté. L’arrêté ministériel du 15 août 2022 a déclaré dans son article 1 : « Il est interdit l’importation la distribution, la vente et l’usage de la chicha (narguilé) ou tout autre appareil similaire sur toute l’étendue du territoire national. Dans son article 2, il est explicitement dit que tout objet, appareil, dispositif sous forme de pipe à eau sont interdits à compter de l’entrée en vigueur de cet arrêté ministériel. De surcroit, son article 3 met en garde et dispose des sanctions en cas d’infraction. « Toute personne qui se rend coupable de la production ou de l’importation de chicha ou tout autre appareil similaire est punie d’un emprisonnement de 1 à 10 jour et d’une amande de 300 à 18 000 CFA ; tout personne qui se rend coupable de la consommation de la chicha est punie d’une amande de 300 à 10 000CFA ; toute personne qui se rend coupable de la détention de la chicha ou tout autre appareil similaire est punie d’un emprisonnement de 1 à 10 jours et d’une amende de 300 à 10 000CFA, etc. », a indiqué l’article 3 dudit arrêté. A cet effet, l’article 4 de l’arrêté va plus loin en donnant un délai six 6 mois aux importateurs et aux propriétaires des boutiques de la chicha, à compter à l’entrée en vigueur de l’arrêté. A l’en croire, l’usage ou l’importation de produit en dehors de ce délai est une infraction. En fin, le dernier article a affirmé que ce présent arrêté sera appliqué rigoureusement par les différents directeurs, entre autres, le directeur de l’Office centrale des stupéfiants ; le Directeur général des douanes ; le Directeur général de la police nationale ; le Directeur général de la gendarmerie nationale ; et le directeur général du commerce et de la concurrence.