Les grandes vacances scolaires ont commencé au Mali. Plusieurs élèves profitent de cette période pour apprendre des petits métiers et gagner un peu d’argent pour préparer la rentrée des classes.
Nous sommes en juillet. La période des grandes vacances au Mali. Élèves et étudiants, filles et garçons âgés de 10 ans ou plus, sont nombreux à exercer les petits métiers pendant ces mois. Apprentis chauffeur, tailleurs, mécaniciens, commerçants à la sauvette, aide-ménagères. Les initiatives sont nombreuses.
Certains font ces activités pour apprendre un métier, avoir de la formation. Par contre pour d’autres c’est par manque de ressources. A Bamako, la plupart des enfants le font pour pouvoir s’acheter des fournitures scolaires, des tenues de fête ou pour aider les parents.
Timothée est élève en classe de 8e année. Pendant les vacances, il est cordonnier. « Cela fait 3 ans que j’exerce ce métier pendant les vacances. Je me débrouille bien, aux côtés de mon oncle. Par jour, il peut me donner 500 F CFA ou plus. Je confie ces revenus à ma mère. Elle les garde pour moi dans une boite. Ainsi à la rentrée, j’achète mes fournitures grâce à mes économies », raconte l’apprenti cordonnier.
Si Timothée est cordonnier, William, lycéen en classe de10e année, apprend l’infographie depuis deux ans. « Au début, c’est mon père qui m’a imposé ce métier pendant les vacances parce que je passais tout mon temps à jouer et à regarder la télévision. Le fils de notre voisin faisait un petit métier malgré que ses parents ont les moyens. Mon papa appréciait cela. Il m’a aussi dit de suivre ce bon exemple. C’est comme ça que j’ai commencé l’infographie. Maintenant j’apprécie beaucoup ce travail », dit le jeune infographe, souriant. « Je viens au travail pendant mes heures creuses. J’y passe mes journées pendant les vacances ».
Beaucoup de parents apprécient l’apprentissage des petits métiers pendant les vacances. Mahamadou Sogoba, père de famille, pense que les petits métiers ont un côté positif et négatif. « Le côté positif, ça permet à l’enfant d’être économe et indépendant. Le travail peut améliorer les ressources de la famille et c’est un atout pour l’enfant d’apprendre un métier. Et le côté négatif est que l’enfant, étant en ville toute la journée, peut apprendre des vices et s’adonner au banditisme. Une fois qu’ils prennent goût de l’argent, ça les pousse à abandonner l’école ».
Les petits métiers permettent aux enfants d’apprendre plus sur les métiers, d’être indépendants financièrement dans les jours à venir. Après les études, l’apprenant peut se défendre bien même s’il ne travaille pas dans un bureau.