Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS


Accueil
News
Politique
Article



Dernières dépêches


Comment

Politique

La transition piétine, les leaders politiques broient du noir
Publié le jeudi 28 juin 2012   |  Le Canard Déchaîné


Présidence
© Reuters par DR
Présidence : Le président de la république reçoit le premier ministre Malien
Samedi 26 mai 2012 . Abidjan. Le président de la republique de cote d’Ivoire son excellence Allassane Dramane OUATTARA reçoit le premier ministre Malien Cheick Modibo DIARRA


Vos outils
height=28

PARTAGEZ


Entre la junte militaire, dont il ménage les susceptibilités, et le peuple malien, qui appelle de tous ses vœux le retour à une vie constitutionnelle normale, le Premier ministre de « pleins pouvoirs » ne sait où donner de la tête.

Trois mois après la mise en place de son gouvernement, aucun acte concret susceptible de redonner espoir aux Maliens. Ni dans la reconquête des 2/3 du territoire national aux mains des rebelles du MNLA et des alliés islamistes : Ançar Dine, Aqmi, MUJAO etc…Ni dans la préparation des élections générales. Encore moins, dans l’amélioration des conditions de vie de nos concitoyens qui se dégradent, chaque jour. Au nord, comme au sud.

D’où l’exigence d’un gouvernement d’union nationale par les partis politiques et les associations de la société civile, conformément, à l’accord-cadre du 6 avril, entre le médiateur de la CEDEAO et le CNRDRE.

« Nous travaillons 17 heures, par jour, pour réussir la mission qui nous a été confiée », disait Cheick Modibo Diarra, chef du gouvernement de transition. C’était le………dernier à Paris, lors de sa rencontre avec la communauté malienne. Mais pour quel résultat ?

UN GOUVERNEMENT QUI NAVIGUE A VUE
Trois après sa mise en place, le gouvernement Cheick Modibo Diarra peine à prendre sa vitesse de croisière. Du nord au sud du pays, le temps semble s’être arrêté. L’espoir fait place au désespoir. Selon des statistiques non encore confirmées, sept familles sur dix peinent à se procurer trois repas par jour. Dans certains quartiers périphériques de notre capitale, la misère est si forte que certains chefs de famille sont obligés de quitter, dès l’aube et sur la pointe des pieds. Parce qu’ils ne disposent pas des 1000 ou 500 CFA pour faire bouillir la marmite.

Les caisses de l’Etat sont vides. Ou presque. Au lendemain du putsch du 22 mars, qui a renversé le président Amadou Toumani Touré, les partenaires techniques et financiers du Mali ont suspendu l’aide budgétaire qui lui est destinée : 600 milliards CFA. Ce n’est pas tout. Au cours de ces trois derniers mois, les trois services de l’assiette (douane, impôts, domaines) ont perdu, environ, 80 milliards CFA.

Dans notre capitale, les entreprises privées baissent les rideaux, les unes après les autres. Les hôtels, les usines, les sociétés d’importation et d’exportation…mettent la clé sous la porte. Rien que la fermeture du Grand-Hôtel a mis 75 travailleurs en chômage technique.

PETITS ARRANGEMENTS ENTR’AMIS
C’est pour mettre fin au calvaire du peuple malien, d’une part, et, d’autre part, favoriser le retour à une vie constitutionnelle normale, que l’ONU, la CEDEAO et l’UA ont exigé, récemment, la dissolution du CNRDRE. Mais aussi, le retour de la junte militaire dans les casernes pour y préparer la reconquête des régions du nord.

Pour contourner cette exigence, le Premier ministre de « pleins pouvoirs » a trouvé la parade : l’adoption par le conseil des ministres, le 12 juin, d’un projet de loi portant création d’un Comité Militaire de Suivi de la Réforme des Forces de Défense et de Sécurité. Selon le communiqué du gouvernement, ce Comité Militaire, qui absorbera le CNRDRE, a deux objectifs : équiper et moderniser l’armée, afin de lui permettre de faire face à sa mission de défense du territoire national. Du moins, si ce projet de loi est adopté par l’Assemblée nationale.

Reste, cependant, une question sans réponse : quel sera le pouvoir réel de ce Comité militaire dans le processus de transition. Quand on sait que la junte militaire dispose, déjà, de trois ministres dans le gouvernement de transition : la défense, la sécurité et l’administration territoriale. A noter, aussi, que le Premier ministre, Cheick Modibo Diarra, a été nommé par le capitaine Amadou Haya Sanogo, chef de la junte militaire.

VERS LA DISSOLUTION DU GOUVERNEMENT DE TRANSITION ?
A neuf mois de la fin de sa mission, le gouvernement de transition peine à faire face à ses deux missions : reconquérir les régions du nord et préparer les futures élections générales. Une œuvre titanesque pour si peu de temps. D’où l’exigence d’un gouvernement d’union nationale par les leaders politiques et ceux de la société civile. Et ce, disent-ils, conformément, à l’accord-cadre du 6 avril entre le médiateur de la CEDEAO et le CNRDRE.
Pour contrecarrer la dissolution de son gouvernement, le Premier ministre de « pleins pouvoirs » trouve une autre astuce : la création d’un organe consultatif, regroupant les partis politiques et la société civile. Par ce geste, Dr Cheick Modibo Diarra entend faire plaisir à la classe politique. Et, du coup, lui faire oublier son projet : la dissolution du gouvernement de transition.

Mais, contrairement à ce que Cheick Modibo Diarra espérait à l’issue de sa rencontre avec les leaders de la classe politique et de la société civile, la mayonnaise n’a pas pris. Ils ont émis des réserves sur le projet du Premier ministre. « Sur les 12 mois dont dispose le gouvernement de transition pour reconquérir les régions du nord et préparer les élections générales avec un fichier électoral fiable, il a déjà perdu 3 mois sans poser le moindre geste dans ce sens », déplore un leader politique à l’issue de l’audience que le chef du gouvernement leur a accordée. Et un autre d’ajouter, l’air déçu : « Il faut faire partir ce gouvernement de copains et de coquins, qui peine à sortir le pays de cette impasse ».

Oumar Babi

LIENS PROMOTIONNELS