Le 29 juillet, un premier round de négociations ivoiro-malien s’est ouvert à Lomé afin d’aboutir à la libération des 49 militaires ivoiriens arrêtés à l’aéroport de Bamako le 10 juillet 2022. Pour trouver une solution rapide au cas des 49 militaires ivoiriens, détenus au Mali depuis le 10 juillet dernier, deux délégations du Mali et de la Côte d’Ivoire ont été reçues séparément le 28 juillet à Lomé, par le président togolais Faure Gnassingbé. Aucun accord n’a pu être trouvé jusqu’là pour la libération des soldats ivoiriens interpellés à Bamako. Les 49 militaires ivoiriens ont été mis sous mandat de dépôt par la justice en début de semaine.
Qu’est ce qui bloque la médiation ?
Le président du Togo, Faure Gnassingbé, a entamé sa médiation entre le Mali et la Côte d’Ivoire, après avoir été sollicité comme médiateur, par le gouvernement malien le 19 juillet dernier. Cette médiation devrait trouver une issue à la crise intervenue entre la Côte d’Ivoire et le Mali, suite à l’arrestation de 49 militaires ivoiriens, il y a près de trois semaines, à l’aéroport de Bamako.
Pour le moment, rien n’a filtré de la rencontre de ce jour entre le médiateur et les délégations ivoiriennes et maliennes.
En effet, depuis le 19 juillet, le colonel Assimi Goïta, s’est dit ouvert au dialogue et disposé à œuvrer conformément à l’esprit de fraternité entre le Mali et la Côte d’Ivoire, pour un dénouement heureux de cette situation, y compris par voie diplomatique, dans le respect de la souveraineté du Mali.
Même si les autorités des deux pays se sont engagées à résoudre la question à l’amiable, les tensions sont vives entre le Mali et la Côte d’Ivoire suite à l’entrée, sans raisons ni autorisation, au Mali de 49 soldats ivoiriens puis de leur interpellation par les autorités de la Transition. Ces 49 militaires, il faut le rappeler, ont été qualifiés de ‘’mercenaires’’ par les autorités maliennes. Malgré les deux positions opposées au début, les autorités des deux pays ont opté pour la voie du dialogue pour résoudre la crise. Au cours d’une rencontre de négociation à Lomé entre responsables maliens et ivoiriens, le Mali semble poser trois conditions. Notamment: que le gouvernement de la Côte d’Ivoire reconnaisse ses responsabilités et exprime ses regrets suite au déploiement de militaires au Mali « sans cadre légal, sans notification et concertations préalables avec les autorités maliennes », que la Côte d’Ivoire s’engage à œuvrer pour ramener la concorde entre les deux pays, qu’elle s’engage au respect de la souveraineté du Mali et des règles et procédures établies pour l’envoi des forces militaires en territoire malien.
Le gouvernement malien intraitable ?
Les lignes semblent bouger du côté de Bamako, surtout avec la visite de quelques heures du Président sénégalais Macky Sall. Ce dernier a évoqué sans langue de bois la fâcheuse affaire des 49 militaires ivoiriens mis sous mandat de dépôt par les autorités judiciaires maliennes. Macky Sall a demandé au Président de la transition de libérer les militaires ivoiriens au nom de la solidarité africaine et surtout sous- régionale. Sera-t-il entendu ?
En tout cas les diplomates ouest-africains auront fort à faire, car le gouvernement malien a d’abord campé sur ses positions en réclamant des excuses officielles de la part des Ivoiriens, ce qu’Abidjan a refusé de concéder. Les autorités ivoiriennes n’acceptent en effet pour l’instant que d’évoquer des « torts partagés », une formulation qui ne suffit cependant pas aux autorités maliennes. Comme si cette affaire ne suffisait pas le Mali a également durci le ton contre la MINUSMA en exigeant l’arrêt des rotations des contingents militaires et policiers de l'ONU et surtout l’expulsion de son porte-parole, Olivier Salgado, avec l’ordre aux "forces étrangères" de quitter une base de l'aéroport de Bamako. Le Président sénégalais connaissant tout cela a trouvé les formules idoines pour faire résonner ses jeunes frères, à savoir les colonels au pouvoir au Mali.
Assitan Diakité