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Centre d’instruction de Bapho : Plus de 200 malades, des démissions et fausses couches
Publié le mardi 23 aout 2022  |  Le Combat
cérémonie
© aBamako.com par A S
cérémonie de recrutement au Service national des jeunes
Bamako, le 30 Aout 2018 La direction des écoles militaires a abrité, hier, la cérémonie de départ de la cohorte 2018 du 1er contingent des jeunes non fonctionnaires pour la formation commune de base du Service national des jeunes (SNJ)
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Après 20 jours passés au Centre d’instruction de Bapho, les nouvelles ne sont pas du tout bonnes. Sur un effectif total de 807 fonctionnaires nouvellement admis au concours national de la Fonction publique et envoyés pour la formation miliaire de base, plus de 200 sont indisponibles. Motifs : abandon pour cause de manœuvre intense, maladies et cas de crises répétitives. Deux cas de fausses couches dont un grave évacué sur l’hôpital de Ségou. Oui à la formation militaire de base, mais le danger est là lorsque les candidats ne sont pas recrutés sur les exigences militaires.

Si rien n’est fait pour non seulement réduire la durée de cette formation, le risque de transformer la joie de certaines familles en cauchemar est très grand. Des nouvelles parvenant de l’autre côté de Ségou au centre d’instruction de Bapho où se tient actuellement la formation militaire de base des nouveaux fonctionnaires récemment admis au concours national ne sont pas du tout rassurantes.

En effet, depuis le 2 août 2022 dernier, la 3e cohorte du Service national des jeunes a été lancée à l’ex- SNJ sise à Djicoroni Para par les ministres ministre de la Jeunesse et des Sports, chargé de l’Instruction civique et de la Construction citoyenne, M. Mossa ag Attaher et celui de la Fonction publique et du Dialogue social, Mme Diawara Awa Paul Diallo. Les 807 éléments dont 281 personnels féminins admis à la Fonction publique suivent actuellement une formation commune de base et morale.

Le ministre de la Jeunesse et des Sports, chargé de l’Instruction civique et de la Construction citoyenne, M. Mossa Ag Attaher lors du départ des récipiendaires pour le centre d’instruction de Bapho, avait rappelé aux candidats les missions du Service national des jeunes (SNJ) qui ont pour but de parfaire l’éducation, la formation civique, physique, et professionnelle des jeunes en vue de leur participation entière au développement économique, social, et culturel ainsi que leur mobilisation pour les besoins de la défense du pays.

La formation commune de base vise à forger et façonner des jeunes pétris du sens de la maîtrise et de la connaissance de soi. Elle porte sur la formation morale en vue de développer les réflexes de la citoyenneté, l’esprit civique, le loyalisme, le sentiment patriotique et la culture du don de soi. Le ministre a mis en exergue la lumineuse vision de la reprise du Service militaire obligatoire par les plus hautes autorités du Mali pour les fonctionnaires à travers le SNJ.

L’inadéquation de la formation avec les conditions de recrutement

Nul ne peut contester le fait que les autorités ont décidé de la reprise du Service militaire obligatoire pour les fonctionnaires à travers le Service national des jeunes. Mais la réalité est que depuis 20 jours, ces jeunes fonctionnaires suivent la formation militaire aux détails près au Centre d’instruction de Bapho. Et le constat est sans appel après ces 20 jours de formation. Plusieurs candidats sont inaptes à la formation.

Selon nos sources, il y a plusieurs malades après la deuxième visite médicale faite au Centre. À cela s’ajoutent plusieurs cas de maladies provoqués par les manœuvres intenses, dont des cas de crises répétitives. Notre source a révélé deux cas de fausses couches dont un grave ayant nécessité une évacuation vers l’hôpital de Ségou pour des soins appropriés. Et le plus scandaleux, la source révèle que le médecin-chef de l’imprimerie du camp n’a pas à sa disposition rien que des paracétamols et ibuprofènes.

Le premier national de la statistique, dépassé par les manœuvres militaires, a abandonné ses camarades en pleine journée sous le coup de la fatigue. Il dit préférer sa santé à la Fonction publique. Le candidat a décidé de quitter le Centre d’instruction de Bapho en remettant le matériel militaire qui lui avait été remis (kit complet) pour la formation aux instructeurs.

Malgré le fait qu’il y a plusieurs malades dans l’effectif, l’encadrement ne fait pas baisser les manœuvres. Une situation qui est due à plusieurs facteurs. Non seulement ces fonctionnaires n’ont pas été recrutés sur la base des exigences militaires, mais aussi, certains candidats sont sous le coup de l’âge avancé.

Réduire la durée de la formation et faire un rappel

Face aux difficultés auxquelles les nouveaux fonctionnaires sont confrontés, il y a la nécessité de revoir la durée de la formation, les conditions salariales et sanitaires. Au-delà des souffrances physiques, les candidats n’ont pas le moral au beau fixe à cause du fait que pour les 6 mois que durera la formation, il n’y aura pas de rappel comme s’ils n’étaient pas encore en fonction.

Alors que nombreux sont les chefs de famille à avoir abandonné leurs petits boulots après ce concours pour suivre cette formation. Les familles seront laissées pour compte durant 6 mois. Comment ces familles pourront-elles s’en sortir en l’absence des pères de famille ? Les candidats attendent aujourd’hui la clémence des autorités et appellent les ministres Mossa Ag Attaher, Diawara Awa Paul Diallo et le Secrétaire général de l’UNTM, Yacouba Katilé à agir au plus vite pour revoir leur situation.

Depuis Bapho, certains candidats ont l’esprit ailleurs. Et en moins d’un mois de formation, plusieurs candidats montrent déjà des signes de l’incapacité à tenir pour longtemps alors qu’il reste encore 5 mois à faire. Les candidats souhaitent qu’on leur fasse un rappel au fonctionnaire comme ce fut le cas de la 1re et la 2e cohorte du Service national des jeunes. Certains candidats pensent que le Centre d’instruction de Bapho risque de transformer la joie de la réussite à ce concours en deuil pour plusieurs familles si rien n’est fait. Les autorités sont ainsi interpellées.

Bourama KEITA LE COMBAT
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