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Pr. Mamadou Samaké, Politologue, Professeur de science politique à la Faculté des sciences administrative et politique de Bamako : «Il faut le retour à un minimum de vertu dans la gestion de la chose publique, c’est à ce prix que nous bâtirons le Mali
Publié le mercredi 24 aout 2022  |  Le Républicain
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«La pratique politique et institutionnelle du Mali de 1960 à 2020 », c’est le thème présenté par le Pr. Mamadou Samaké, Politologue, Professeur de science politique à la Faculté des sciences administrative et politique de Bamako lors d’un atelier au mois de juillet 2022 à Bamako. Au cours de cet atelier, le Pr. Samaké a fait savoir que les reformes à venir doivent nécessairement s’inspirer de nos traditions. « Pour le retour de la confiance entre gouvernants et gouvernés il faut une lutte implacable contre la corruption, le népotisme, l’impunité généralisée. Il faut le retour à un minimum de vertu dans la gestion de la chose publique, c’est à ce prix que nous bâtirons le Mali nouveau », a-t-il dit.

Selon le Pr. Mamadou Samaké, le Mali, de son indépendance à ce jour, a été gouverné par trois constitutions et quatre régimes d’exception consécutifs au coup d’Etat du 19 novembre 1968, 26 Mars 1991, 22 Mars 2012 et enfin 18 août 2020. Avant de mettre l’accent sur la constitution du 22 septembre 1960, la constitution du 2 juin 1974 et la constitution du 25 février 1992.

Selon lui, la troisième République a été caractérisée par la corruption à grande échelle à tous les niveaux. « C’est à cette période que nous avons assistée à l’avènement des fonctionnaires milliardaires. L’impunité est presque devenue la règle, l’affaissement de l’autorité de l’Etat, la mauvaise répartition de la richesse nationale, le népotisme, ont conduit une détérioration de la confiance entre gouvernants et gouvernés. La faiblesse structurelle et idéologique des partis politiques a conduit à une politisation à outrance des forces de défenses et de sécurité, ainsi que de l’administration.

Malgré l’instauration à partir de 2000 du financement public des partis politiques, ceux-ci ne jouent pas leur mission de service public conformément aux dispositions de la charte des partis politiques. C’est dans ce contexte de rupture de confiance entre gouvernants et gouvernés et de d’extériorisation général de la situation sécuritaire que sont intervenus les évènements du 22 mars 2012 et du 18 aout 2020 », a souligné le politologue Samaké. Par ailleurs, il a fait savoir que l’histoire politique de 1960 à nos jours au Mali a été marquée par une forte concentration de pouvoir entre les mains d’un seul homme.

Les contre pouvoirs institutionnels, dit-il, voire même traditionnels sont inopérants. « Notre histoire politique est aussi marquée par une politique d’exclusion qui nous ramène à un éternel recommencement. Quatre coups d’Etat en soixante ans d’existence prouvent que les différents systèmes essayés ne sont pas adaptés à notre réalité sociologique donc, d’où la nécessité d’une socialisation de l’Etat afin que la majorité des citoyens puissent se l’approprier. Il faut un respect impératif de la légalité républicaine donc, du principe de la hiérarchie des normes. C’est dans ces conditions que les reformes à venir, qui doivent nécessairement s’inspirer de nos traditions pourront aboutir. Pour le retour de la confiance entre gouvernants et gouvernés il faut une lutte implacable contre la corruption, le népotisme, l’impunité généralisée. Il faut le retour à un minimum de vertu dans la gestion de la chose publique, c’est à ce prix que nous bâtirons le Mali nouveau », a conclu le Pr. Mamadou Samaké.

Aguibou Sogodogo
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