Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Interdiction de la Chicha : La jeunesse entre questionnements et colère
Publié le samedi 27 aout 2022  |  Mali Tribune
Comment


Le 15 août 2022, les autorités de la transition ont interdit l’importation, la distribution et l’usage de la chicha sur toute l’étendue du territoire malien. Une décision diversement appréciée par la jeunesse.



De par ses dangers et la façon dont la chicha était en vogue, les autorités ont mis fin à sa consommation pour sauver sa jeunesse. Ses méfaits sur la santé sont indéniables. Il s’agit notamment du cancer de la gorge, du poumon, l’infection de plusieurs organes vitaux, etc. Selon les chercheurs, une bouchée de la chicha équivaut à 10 ou 20 cigarettes. Mais la jeunesse ne la voit pas ainsi. La chicha est devenue plus qu’un excitant, mais plutôt un plaisir et un mode de vie pour certains. Disponible dans tous les coins de loisirs ou divertissements, elle fait partie du quotidien d’une catégorie de jeunes dans leurs mouvements. Les priver de ce plaisir est un véritable coup de massue pour eux.

Aux dires de A.T., un jeune de Magnambougou, « le Mali a bien plus de problèmes graves que celui de la chicha. La majeure partie de nos terres sont sous dominance terroriste, attaquée ou pillée tous les jours. Il y a aussi des attaques permanentes par les bandits armés au sein même de la capitale. C’est sur ces questions qu’il faut prendre des décisions. Il faut aussi lutter contre la montée des prix des denrées alimentaires, de l’essence, des prix de transports, la circulation des armes qui font des morts à longueur de journée et non sur des futilités comme la chicha ».

La décision fait la une de tous les grins de Bamako depuis l’annonce. Chaque jeune a sa version et ne cache pas son mécontentement. Alou Coulibaly, étudiant dans une université de la place, fait partie des nombreux mécontents. « Nous sommes tous majeurs et conscients. À nous de décider comment vivre notre vie. Les autorités ne peuvent pas décider à notre place. Si c’était une drogue là d’accord, mais jamais ils ne peuvent dire cela. Si c’est pour notre santé, je pense que la cigarette a aussi des méfaits. Les pouvoirs publics devraient envisager de fermer aussi la Sonatam. L’alcool nuit gravement à la santé humaine. Pourquoi ne pas fermer la Bramali, grande productrice de bière ? Il y a également les dangers auxquels sont exposées les populations friandes des médicaments de la rue ou les pharmacies par terre. C’est parce que ces différents secteurs leur apportent beaucoup d’argent. Mais comme ils n’ont rien sur la chicha, c’est pourquoi l’interdiction de sa consommation a été décidée. Tant que la consommation de l’alcool et la cigarette ne sont pas interdites, nous allons continuer avec notre chicha. Parce que c’est plus une question de santé », analyse-t-il.

Si certaines couches de la jeunesse ne cessent de blâmer les autorités, d’autres, à l’instar des vieilles personnes, accueillent la décision avec une immense joie. Mah Fané, ménagère, ne peut pas cacher sa satisfaction. « Je suis très contente de la décision. La jeunesse du Mali compromet de jour en jour l’avenir du pays. Ils sont tous plongés dans la drogue et l’alcool, surtout la chicha. Les jeunes ne le cachent même pas devant les portes, au grin, partout. Il y a d’autres même qui mettent de l’alcool dans le vert en dessous et de l’herbe sous l’aluminium. Pour masquer leur séance de drogue. Si nous voulons un Mali Koura, il faut le faire avec la jeunesse. Il faut interdire l’alcool et aussi l’entrée des drogues ».

Aujourd’hui le Mali compte plus de 20 millions de personnes. Mais malheureusement nous avons besoin de personnel. La majeure partie de la jeunesse a chaviré dans la drogue et dans l’alcoolisme. Avec un tel mécanisme, le Mali court à sa perte. Il faut tout de même reconnaître que le futur d’un pays repose sur sa jeunesse. C’est pourquoi les autorités ont bien voulu protéger cette même jeunesse afin de bâtir le Mali Koura pour les générations futures.



Aboubacar Sidiki Diarra

(stagiaire)
Commentaires