Après 9 ans de présence, le 15 août 2022, le dernier soldat français de l’opération Barkhane a quitté le sol malien pour le Niger. Pourquoi la France a-t-elle choisi le Niger pour ce redéploiement ? Comment les Nigériens lambda perçoivent cette présence française ? Barkhane sera-t-elle aux ordres de l’Armée nigérienne ?
Annoncé pour fin juin, c’est finalement ce 15 août 2022 que le dernier soldat de l’opération Barkhane a quitté le territoire malien après 9 ans de présence et la plus grosse opération extérieure de la France après la guerre d’Algérie. Barkhane quitte le Mali, mais pas le Sahel, car Macron a fait de la situation sahélienne le credo de sa politique extérieure. D’où la réarticulation de la force Barkhane au Niger.
Pour le Dr. Aly Tounkara, expert au Centre des Etudes sécuritaires et stratégiques au Sahel, le choix du Niger n’a pas été fait au hasard. « Le choix pour le redéploiement de la force Barkhane au Niger permet à la France de rester le plus près du dossier malien. En même temps d’avoir un regard vigilant sur se qui passe en termes de sécurité dans la zone dite des trois frontières », a indiqué l’expert.
Selon le Dr. Tounkara, en dehors de ces regards cités. La France veut préserver aussi ses intérêts dans cette partie du Sahel comme le mastodonte central nucléaire d’Areva, Total etc.
Au Niger, malgré le feu vert des parlementaires sur cette présence de l’armée française, la population est vent debout contre ce redéploiement du dispositif sécuritaire français. Pour le chercheur au Centre des Etudes sécuritaires et stratégiques au Sahel, dans ce cas de figure, on peut parler d’une présence discrète symboliquement.
Ce redéploiement de la force Barkhane au Niger voudrait dire que dorénavant, les militaires français vont évoluer sous le commandement de l’armée nigérienne. Mais cette idée est vite bottée touche en par le Directeur fondateur du Centre des Etudes sécuritaires et stratégiques au Sahel. Selon lui, c’est une aubaine si la France venait à évoluer militairement sous la coupole de l’état-major nigérien en termes d’opérations conjointes. « Il serait naïf de penser que du jour au lendemain, la France fasse fi des pratiques qui remontent à des siècles au nom d’une coopération d’égal à égal », conclut-il.