Les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 se disent ouverts au dialogue, de même que les autorités de la transition. De nombreuses négociations ont été menées, mais le traditionnel bras de fer continue, même si l’année scolaire 2021-2022 a été finalement sauvée par le geste patriotique des syndicats des enseignants. Pour éviter de nouvelles grèves qui risquent de perturber l’année scolaire prochaine, il est bon d’instaurer un de dialogue franc et sincère entre gouvernement et syndicats d’enseignants.
A quelques mois de la reprise scolaire 2022-2023, le Gouvernement de la transition semble être dans une posture anticipative afin d’éviter des perturbations de cours. Sur la base d’une note publiée ce 26 août 2022, le département du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social invite les syndicalistes de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 à une réunion. Laquelle rencontre est prévue pour ce lundi 29 août 2022 à partir de 14H. « Le ministère du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social convie en réunion, pour une négociation directe, le lundi 29 août 2022, à 14H, dans la salle de conférence du ministère de l’Education nationale, les représentants des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 », lit-on dans la publication ministérielle. Comme cela a toujours été le cas, les deux parties comptent encore se retrouver autour d’une même table pour encore discuter, voire chercher à trouver de solution à la crise que vit l’école malienne depuis un certain temps.
Les enseignants, cherchant vaille que vaille à obtenir l’application stricte de l’article 39 de leur statut, semblent être résolus pour avoir gain de cause dans leur lutte. De son côté, le gouvernement, craignant la grève de l’Union nationale des travailleur du Mali(UNTM) de Yacouba Katilé, la plus grande centrale syndicale au Mali, semble avoir peur de satisfaire les doléances des enseignants.
Ainsi, faut-il rappeler que le bras de fer concernant l’application stricte de cet article tire son origine, avec la rectification de la transition, d’une ordonnance prise en 2021 par le gouvernement du Dr. Choguel Kokalla Maïga, premier ministre de la transition .Laquelle ordonnance a permis de mettre fin à la grève de l’UNTM avec l’unification des grilles salariales des fonctionnaires de l’Etat. L’une des revendications de l’UNTM portait sur cette unification des grilles salariales des fonctionnaires du pays. Et les enseignants, quant à eux, sont opposés à cette unification.
Selon le porte-parole des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016, Ousmane Almoudou Touré, « cette unification bloque carrément l’application de l’article 39 de notre statut. Nous allons nous battre par tous les moyens légaux pour préserver cet acquit syndical ». Courant l’année scolaire 2021-2022, des négociations avaient, à maintes reprises, été menées par les deux camps. En lieu et place de l’application stricte de l’article 39, le gouvernement avait, à un moment donné, même proposé 20% à la synergie des syndicats de l’éducation. Composée de sept (7) syndicats, la synergie avait été divisée sur l’acceptation de ladite proposition. Une franche partie semblait être consentante et a d’ailleurs exprimé sa volonté d’accepter les 20%.Trois (3) parmi les 7 syndicats avaient adhéré à la proposition du gouvernement, selon l’un des responsables de la synergie. Lequel ajoutait ceci à l’époque : « Les syndicats disposés à accepter les 20% sont : la FENAREC ; le SYNESEC et le SYNEB ». Un parmi les 4 restants était neutre. Les trois autres corporations syndicales étaient opposées à ladite proposition gouvernementale. Les négociations qui reprendront ce lundi déboucheront-elles sur la fin de cette histoire de bras de fer entre enseignants et gouvernement ? N’est-il pas temps que les deux parties se comprennent pour sauver l’école malienne, l’avenir des enfants ? A quand les élèves maliens assisteront à une année scolaire sans perturbation de cours ?
La scolarité de 2021-2022 sauvée grâce au patriotisme des enseignants
Malgré la tension qui se poursuivait, les syndicalistes ont fait montre de leur patriotisme l’année dernière. Chose qui a permis d’éviter des perturbations de cours dans le pays. Depuis la prise des sanctions illégales et illégitimes de l’UEMOA et de la CEDEAO contre le Mali, le 9 janvier 2022 jusqu’à la levée desdites sanctions, le 3 juillet dernier, les syndicalistes de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 n’ont pas voulu partir en grève. Ils ont, compte tenu desdites sanctions, décidé d’accompagner et de soutenir la transition en suspendant tous les mouvements de grève en cours. Chose qui a permis aux élèves, parents et enseignants d’échapper à des perturbations de cours durant toute l’année scolaire 2021-2022.Ainsi, les examens de fin d’année tenus ont été une réussite grâce au professionnalisme et à la synergie d’actions des acteurs du monde scolaire. Aussi, convient-il de le rappeler, les syndicalistes n’ont pas voulu continuer avec les mouvements de grèves pour raison que les sanctions de l’Union économique et monétaire Ouest africaine et de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest ont été levées à l’approche des examens de fin d’année. Maintenant qu’il n’y a plus de sanction contre le Mali, les syndicalistes encourageront-ils leurs militants à enseigner les élèves sans la satisfaction de leur grief (application du fameux article 39) ? Le temps nous le dira.