Comment apporter les réponses à la situation de blocage actuel de financement au niveau du Fonds d’appui à l’industrie cinématographique (FAIC) ? C’est ce à quoi les acteurs de la chaine de la dépense publique et du paysage cinématographique et audiovisuel se concertent.
En vue de donner un nouveau souffle au cinéma malien ou du moins résoudre les difficultés de financement que les autorités du Mali, ont créé en 2017, le Fonds d’appui à l’Industrie cinématographique.
Le FAIC a pour vocation de résoudre les difficultés persistantes de financement des activités cinématographiques et audiovisuelles. Il offre aux acteurs des métiers du cinéma un cadre permettant de renforcer leurs capacités à produire et donner l’opportunité de professionnaliser davantage les différentes filières du cinéma et de l’audiovisuel. Il doit dans sa mission financer la production des films, financer les formations, financer l’exploitation et la distribution des films dans les salles de cinéma. Mieux, dans ses dispositifs, il doit financer l’installation et l’équipement des salles de projection.
Mais malheureusement, le FAIC n’est toujours pas doté de la manne financière pour faire face à ses objectifs. Dans sa loi de création, il est prévu une dotation initiale de six milliards CFA, à mobiliser sur 3 ans. La mobilisation de cette dotation initiale reste encore un défi à relever pour le FAIC dans la mise en œuvre effective des missions à lui confiées.
Dans l’exécution de ses missions, le Fonds d’Appui à l’Industrie Cinématographique est confronté à d’énormes difficultés parmi lesquelles on peut citer, la non mobilisation de la dotation initiale de six milliards, la non maîtrise des textes de fonctionnement du FAIC par certaines structures administratives telles que celles relevant du ministère de l’économie et des finances.
A cela, il faut ajouter la confusion dans la compréhension des textes du FAIC à différents niveaux d’application par rapport à d’autres structures similaires.
Cette confusion, dira le ministre de la Culture, Andogoly Guindo, « est la source de tout le blocage dans la mobilisation des fonds et l’opérationnalisation du FAIC ». Et d’ajouter qu’il entraîne un impact néfaste sur le développement de l’industrie cinématographique et audiovisuelle au Mali.
Pour apporter des réponses à la situation de blocage et de non opérationnalisation du FAIC, s’est ouvert, jeudi 25 août 2022, au Mémorial Modibo Keita, l’atelier « d’échange et de partage sur l’opérationnalisation dudit Fonds.
L’atelier, selon M. Guindo « est un cadre d’échanges sur les grandes préoccupations du fonctionnement efficace des structures en charge de la gestion et de la promotion du secteur cinématographique et de réflexion à la problématique du financement pérenne du cinéma ».
Au terme des échanges d’une journée, les principaux acteurs de la chaine de dépense publique et du paysage cinématographique et audiovisuel vont s’approprier les textes du FAIC mais aussi de faire la différence avec ceux d’autres structures, d’autre part, permettre une bonne visibilité de la mission et des attributions du FAIC.
En sommes, l’atelier doit apporter les réponses à la situation de blocage actuel au niveau du FAIC.
Il faut rappeler que dès sa mise en place en 2018, le FAIC s’est attelé à la réflexion en élaborant des outils de pilotage des fonds destinés au financement des projets de cinéma et de l’audiovisuel.
La direction du Fonds FAIC a initié en 2019 des cadres de concertations à travers deux ateliers pour définir le manuel de procédure de sélection des projets soumis au financement du FAIC et les domaines de mobilisation des ressources pérennes pour soutenir le financement des projets de cinéma et de l’audiovisuel.
Il a aussi organisé un colloque sur la problématique du financement du cinéma regroupant les experts et les professionnels du cinéma et de l’audiovisuel du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée Conakry, du Maroc, du Sénégal et du Mali.
Malgré son faible budget de fonctionnement, le FAIC a pris l’initiative d’expérimenter sa capacité en lançant des appels à projet en 2020 et en 2021.
Toutes choses qui a poussé le ministre a félicité la direction du FAIC « pour leur sens du devoir, leur disponibilité constante, leur sollicitude ; mais, force est de reconnaitre que de gros efforts restent encore à faire ».