Deux chefs de groupes armés islamistes, dont
Mokhtar Belmokhtar d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), ont été vus jeudi à
Gao (nord-est du Mali), désormais sous total contrôle islamiste, au lendemain
de violents combats avec des rebelles touareg, selon des sources concordantes.
Belmokhtar, dit "Le borgne", a été vu, selon ces sources, dans la ville de
même que Iyad Ag Ghaly, chef d'Ansar Dine (Défenseurs de l'islam), autre
groupe islamiste armé qui occupe la ville de Tombouctou (nord-ouest) depuis
trois mois.
"Belmokhtar et Iyad Ag Ghaly sont actuellement à Gao. J'ai vu Belmokhtar au
+Quartier 4+ de la ville et Iyad Ag Ghaly à l'hôpital en train de rendre
visite à des blessés", a déclaré un élu municipal sous couvert de l'anonymat.
Cette information a été confirmée de source hospitalière.
La situation était redevenue calme à Gao jeudi, au lendemain de violents
combats entre les islamistes d'un autre groupe armé, le Mouvement pour
l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) et les rebelles touareg du
Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA).
Ces derniers ont subi une lourde défaite, perdant leur quartier général
pour tout le nord du Mali, installé dans le palais du gouverneur, ainsi que le
camp militaire qu'ils contrôlaient près de l'aéroport.
Le bilan des combats est lourd: au moins vingt morts et quatorze blessés,
essentiellement des combattants, d'après de nombreux témoins à l'AFP. Le
Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a fait état de 41 blessés par
balles recensés sur deux jours, pris en charge par l'hôpital de Gao, dont un a
été évacué vers le Niger "pour une intervention chirurgicale spécifique".
L'ONG n'a pas évoqué de décès.
Depuis fin mars/début avril, les villes et régions administratives du nord
du Mali --Tombouctou, Kidal et Gao-- sont tombées aux mains du Mujao et
d'Ansar Dine, soutenus par Aqmi, du MNLA et de divers groupes criminels.
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