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Ceux qui ont fui le Mali
Publié le mardi 30 aout 2022  |  Jeune Afrique
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Depuis la chute de son père, le plus influent des fils Keïta a trouvé refuge en Côte d’Ivoire. Et il n’est pas le seul. Comme lui, de nombreux caciques du régime renversé ont pris le chemin de l’exil. C’est le cas notamment de Boubou Cissé, Premier ministre au moment du coup d’État d’août 2020.

Le Premier ministre Boubou Cissé au palais de l’Élysée, à Paris, en France, le 10 septembre 2019. © MUSTAFA YALCIN / ANADOLU AGENCY / AFP
Le Premier ministre Boubou Cissé au palais de l’Élysée, à Paris, en France, le 10 septembre 2019. © MUSTAFA YALCIN / ANADOLU AGENCY / AFP

Poursuivi dès le lendemain du putsch pour « complot contre le gouvernement » de transition, Boubou Cissé s’est rapidement retranché dans un pays voisin. La procédure sera annulée par la justice moins d’un an plus tard. Se sait-il menacé par une nouvelle affaire ? Ou a-t-il la conviction que la junte veut sa tête coûte que coûte ? L’ancien chef de gouvernement décide en tout cas de ne pas rentrer au Mali et, en juillet 2022, son nom réapparaît dans un dossier judiciaire.

TROIS DES QUATRE PERSONNES VISÉES SONT PRÉSIDENTIABLES

Cette fois, l’ancien chef du gouvernement est cité dans une affaire de « faux » et « d’atteinte aux biens publics » qui implique plusieurs autres personnalités politiques, militaires ou issues du secteur financier. Comme Boubou Cissé, les anciens ministres Mamadou Igor Diarra (Finances) et Tiéman Hubert Coulibaly (Défense) font l’objet d’une demande de mandat d’arrêt international par Bamako. L’ex-directeur général de la Banque malienne de solidarité (BMS), Babaly Ba, est également mis en cause.

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Alors que Coulibaly et Cissé ont fui le Mali pour se mettre à l’abri, Diarra, lui, s’était déjà installé à l’étranger dans le cadre de ses fonctions. Il vit désormais au Congo, où il dirige la branche Afrique centrale de Bank of Africa (BOA).

« Vous remarquerez que, dans cette affaire, trois des quatre personnes visées sont présidentiables », souffle un homme politique malien, pour lequel « il ne fait aucun doute que les autorités cherchent à éliminer leurs compétiteurs potentiels ». « Ils feraient mieux de ne pas revenir au Mali dans les conditions actuelles, même pour répondre à la justice, suggère quant à lui un avocat bamakois qui a requis l’anonymat. Le cas de Soumeylou Boubèye Maïga est assez révélateur de ce que l’on peut craindre. »

Mais que valent les mandats d’arrêt internationaux délivrés contre certaines des personnes citées ci-dessus ? En l’état, pas grand chose : Bamako en a certes émis, mais encore faudrait-il qu’ils soient validés par le secrétariat général d’Interpol, qui seul peut émettre les fameuses notices rouges actant l’avis de recherche. Or Interpol peut refuser d’aller plus avant si elle considère qu’un mandat d’arrêt a été émis pour des raisons politiques.

Peut-on en déduire que Boubou Cissé, Tiéman Hubert Coulibaly ou Karim Keïta ont peu de raisons de s’inquiéter ? Interpol ne les réclame pas pour l’instant, mais ils ont ces dernières semaines été cités en marge de l’affaire des 49 soldats ivoiriens détenus à Bamako depuis mi-juillet. Début août, Jeune Afrique révélait que les autorités maliennes étaient tentées de faire de la libération de ces derniers une monnaie d’échange pour obtenir l’extradition des personnalités maliennes réfugiées en Côte d’Ivoire. Mais il est peu probable que Bamako obtienne gain de cause. Un haut cadre malien installé en Côte d’Ivoire, et qui connaît les intéressés, nous confie d’ailleurs qu’ils ne semblent pas être « anxieux ».

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