Elle était considérée comme la solution à tous les problèmes du CNPM. Mais voilà que l’assemblée générale du samedi 13 août est rejetée par Diadié Sankaré.
La lutte acharnée pour le fauteuil de président du Conseil national du Patronat du Mali (CNPM) n’est pas prête de s’arrêter. Du moins du côté d’un des protagonistes, en l’occurrence Amadou Diadié Sankaré, 3e vice-président dans le bureau sortant. Celui-ci même qui avait donné son aval pour la mise en place d’une administration provisoire lors d’une assemblée extraordinaire, le 2 avril 2022.
L’administration provisoire a été bien mise en place de commun accord. L’objectif était de mettre fin à la crise qui secoue le Patronat du Mali depuis novembre 2020. Une crise de leadership consécutive à la fin de mandat du président sortant et à l’élection d’un nouveau président. Le bureau provisoire mis en place depuis bientôt 5 mois, avait comme plan d’action la relecture des textes (l’adoption d’un nouveau règlement et d’un règlement électoral) pour l’organisation de nouvelles élections consensuelles.
Les travaux de relecture des textes ont été confiés à un bureau de 16 membres, présidé par le doyen Soya Golfa. Les nouveaux textes en l’article 16 écartent désormais la candidature à la présidence du CNPM des anciens présidents, qui sont dotés désormais d’un statut de président d’honneur. Mamadou Sinsy Coulibaly (président sortant ayant exercé un mandat) et Amadou Diadié Sankaré (s’étant autoproclamé président au plus fort de la crise après la convocation d’une assemblée générale) sont de prime abord concernés par la nouvelle mesure qui vise à les mettre à la touche.
L’article 16 accordant le statut de président d’honneur aux anciens présidents, est la raison de la colère de Diadié Sankaré. Celui-ci n’entend pas voir contrarier ses ambitions de président de l’institution patronale malienne. Même si M. Sankaré n’était pas physiquement présent dans la salle, à l’assemblée générale du samedi 13 août, ses représentants ont donné de la voix en la désapprouvant. Ils sont allés jusqu’à dire que la modification des textes du CNPM n’était pas dans les missions de l’administration provisoire.
Soya Bathily, président de la commission d’élaboration des nouveaux textes, a mis les choses dans leur contexte ce jour-là, au micro de notre reporter. « Nous avons tenu une assemblée générale extraordinaire le 2 avril 2022. Une administration provisoire a été mise en place avec comme directive d’organiser les élections au sein du CNPM dans 6 mois. Les directives étaient au nombre de 3. Il s’agit d’élaborer un nouveau règlement et un règlement électoral. C’était le 2 avril. Le 25 juillet, nous avons présenté les travaux effectués pour observation à tous les groupements. Nous avons remonté les observations et sélectionné les bonnes.
Aujourd’hui, nous avons organisé une autre assemblée extraordinaire pour la validation des textes. L’assemblée a validé. Sur 144 délégués, 107 ont voté pour les textes, 13 se sont abstenus et zéro contre. D’autres quand même sont sortis de la salle, mais tout compte fait, on ne peut pas faire l’unanimité. C’est difficile d’obtenir l’adhésion de tous à 100 %. C’est la majorité qui compte ».
Après deux ans de blocage dû à la crise, le CNPM n’est plus que l’ombre de lui-même. Au moment où l’horizon commençait à s’éclaircir dans la faîtière des patrons du Mali, jusqu’où Amadou Diadié Sankaré est prêt à aller ?