Les brouteurs qui ont changé de mode opératoire continuent de sévir. Les victimes se comptent dans la restauration.
Bien que démantelés par la gendarmerie du Camp I, des cybercriminels ou brouteurs dictent leurs lois aux chasseurs de commande. Ils sont en train de causer de nombreux dégâts en détroussant plusieurs personnes ces derniers temps. Depuis quelques jours, leurs nouvelles cibles sont les restaurateurs. En une semaine environ, 4 personnes, toutes des tenancières de restaurants à Bamako, ont été grugées par ces malfrats à coup de millions de F CFA.
Leur nouvelle stratégie consiste à se faire passer pour une grande entreprise ayant besoin de clou de girofle, de poivre, etc., tout en bio. Selon des personnes arnaquées, ils commencent par commander des faibles quantités allant de 50 à 60 kg, pour se retrouver à 500 kg. La facture atteint pour certains 1,5 à 3 millions de F CFA. Afin que l’argent leur soit versé par Orange Money, les malfrats se déguisent même temps en fournisseurs des mêmes commandes passées. C’est ainsi, ils réussissent facilement à attirer leurs victimes dans leurs filets.
Une bande de 5 brouteurs (des Togolais, Camerounais et Nigérians) avait été appréhendée le 18 août dernier par le Camp I, suite à de nombreuses plaintes (voir Mali Tribune du mardi 23 août 2022). Un de ses membres agissait en qualité de chef cuisinier ou responsable chargé de l’approvisionnement à l’Hôtel Radisson Blu ou à Sheraton de Bamako pour passer des commandes de produits vivriers et non vivriers. Le montant de leurs forfaits pourrait atteindre plus de 100 millions de F CFA.
Plusieurs cadres, hauts gradés de l’armée, opérateurs économiques, professionnels de l’agro business, entre autres, ont laissé 20 à 30 millions de F CFA dans la main de ces cybercriminels. La gendarmerie du Camp I a reçu des dizaines de plaintes, ce qui a contribué au démantèlement du réseau. Mais certains craignant le regard de la société, n’ont pas osé porter plainte. Ils ont tout simplement préféré digérer leur mal à leur corps défendant.
Les 5 brouteurs arrêtés par le Camp I, avec comme chef un Camerounais du nom de Stephan, ont été placés sous mandat de dépôt mercredi dernier.