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Que sont-ils devenus… Penda Diakité, comédienne et maquilleuse : Au four et au moulin
Publié le samedi 3 septembre 2022  |  Aujourd`hui
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Cette semaine pour l’animation de la rubrique “Que sont-ils devenus?”, nous avons fait un saut dans l’antre du 7e art, c’est-à-dire le cinéma. Si un film est le fruit d’une conjugaison de savoirs faire, force est de reconnaitre aussi que le maquillage sur un plateau de tournage en constitue un maillon important. Parce qu’il apporte beaucoup au film. En son temps, les cinéastes maliens se rabattaient sur une Burkinabé, Ami Zourouyé, pour assurer le rôle de maquilleuse. Mais il a fallu le sens d’esprit d’une Malienne Penda Diakité pour mettre fin à ce mercenariat. Nous l’avons rencontrée en début de semaine au Centre national cinématographique du Mali (CNCM), pour parler du maquillage dans un film. Quel est l’importance du maquillage sur un plateau de tournage ? Quelles sont les sortes de maquillages? A quand le maquillage intervient? Comment elle est au cinéma ? La conciliation entre son statut de comédienne et la gestion de son foyer ? L’actrice Penda en terrain connu était logiquement à l’aise pour réponde à toutes ces questions.

C’est aux environs de 14 h que nous arrivâmes au Centre national de cinématographie du Mali. Le vigile nous indiqua le bureau de Penda à l’étage. Pressé de découvrir cette dame à la voix suave, agréable, pleine de gentillesse au téléphone, nous arpentons les escaliers en grandes enjambées. En réalité quand le directeur de publication ABH nous a instruit de faire passer la maquilleuse dans la présente rubrique, nous n’avions pas pensé à cette actrice de cinéma dont le visage nous est familier. Parce que jusque-là les différents coups de fil n’ont pas non plus contribué à la reconnaître d’emblée


Penda Diakite
Cependant, il est à noter que cette dame était toujours prompte à décrocher nos appels avec des mots aimables “Bonjour Roger, comment tu vas ?”. C’est à la fin de l’interview que Penda nous a expliqué les raisons de son attachement au sobriquet Roger. Il est lié à une anecdote dans son foyer, sur laquelle nous avons rigolé, tout en concluant que les femmes ont toujours de l’inspiration, surtout quand la jalousie les tient.

Pour l’aborder cela a été facile, puisque nous venons de découvrir qu’elle est la comédienne qui a joué dans les séries : “Dou la famille”, “Sidagamie”, “Commissaire Balla”, “La Concession”. Du coup l’atmosphère s’est ambiancée avec la question de savoir pourquoi Penda Diakité soutient que le maquillage a une grande importance sur un plateau de tournage. Réponse : il aide les techniciens de la lumière, le chef opérateur. Il ressort le visage et lui donne de l’éclat. Cette explication débouche sur les différentes sortes de maquillage au nombre de sept : le maquillage léger naturel, le maquillage tendance utilisé pour les défilés, le maquillage sophistiqué avec des variantes, le maquillage blessures, c’est-à-dire avec des effets spéciaux (brûlures, accident), le maquillage de transformation, le maquillage body peint ingénieur et enfin le maquillage fait peint ingénieur, qui s’ajoute à d’autres accessoires au maquillage.

Un époux bienveillant

Il n’y a pas de maquillage type pour un acteur, mais il s’adapte au scénario du film. Le maquillage intervient dès l’arrivée des acteurs sur le plateau de tournage. Il ne saurait se faire dans la précipitation. Donc il prend du temps, parce qu’il faut le maximum de soins pour maquiller les acteurs. Nul n’est sans savoir que la mise en œuvre d’un film dure dans le temps sur le terrain. Au moins il faut deux à trois mois. Comment Penda Diakité, femme mariée peut se permettre une absence aussi prolongée ? Sur cette question comme une psychologue, elle nous qualifie d’homme jaloux avant de déclarer : “De façon générale, le mari d’une comédienne ou d’une artiste doit s’adapter au contexte artistique parce que sa femme avait déjà le statut d’artiste avant d’être mariée. Donc le mari doit comprendre cet aspect. Bref, chaque foyer à ses réalités. Mon mari ne pose pas de problèmes, et il me soutient dans mon art. Je profite de l’occasion pour lui adresser mes sincères remerciements, et rappeler qu’il m’a encouragée de laisser mon bébé de moins de quarante jours à Bamako pour suivre ma formation en France. Le début des cours à l’université était imminent. Il fallait faire le choix de partir ou se désister. Or c’est l’Etat qui m’a accordé une bourse de deux ans. En un mot je suis fière de lui”.

Qu’en est-il de l’apport de l’art dans sa vie ? La plupart des artistes, comédiens ou acteurs de cinéma rencontrés dans le cadre de la rubrique “Que sont-ils devenus ?” soutiennent mordicus que l’art ne paie pas. Penda Diakité confirme cette musique. Mais le distinguo réside dans son argumentation. Elle soutient que les rémunérations ont d’emblée un caractère secret. Elle reconnaît quand même que son domaine lui a rapporté plus que l’argent.

Elle est traitée avec dignité partout où elle passe : administration, marchés, aéroports. Sinon un film peut apporter beaucoup d’argent. Malheureusement ces ressources financières peuvent montrer leurs limites, si d’autres opportunités ne se créent pas. En plus les réalisateurs ne sollicitent son talent que lorsqu’il s’agit de longs métrages. Parce qu’il y a des maquilleuses de petits calibres qui acceptent certains prix.

Promotion 1997 de lIna

Penda est de la promotion 1997 de l’Institut national des arts (Ina), spécialité art dramatique. Elle fait partie de la première vague d’enseignants vacataires, engagés par l’Etat pour combler un vide dans nos différentes écoles fondamentales.

En 2000, Penda passe au concours d’entrée à la fonction publique. Mise à la disposition du ministère de la Culture, pour servir au CNCM, elle est utilisée comme stagiaire sur les plateaux de tournage.

C’est là où elle a compris que le vide est patent. Parce qu’un spécialiste en maquillage fait défaut à nos cinéastes. Elle sollicite auprès du ministre de la Culture, Cheick Oumar Sissoko une bourse d’études de deux ans (2003-2005) à l’école Christian Chauveau. A son retour, Penda enchaîne sur les plateaux de tournage et pose sa signature sur les grands longs métrages du CNCM et les séries.

Certes elle fait art dramatique à l’Ina, mais la suite elle a entrepris des études de maquillage. Comment du maquillage elle est devenue comédienne et actrice dans les films ? Très à l’aise pour répondre à cette question, Penda nous révèle qu’elle faisait déjà le théâtre à l’Ina, et après sa sortie elle faisait le mercenariat avec Habib Dembélé dit Guimba, chaque fois celui-ci avait des contrats.

Pour son expliquer sa migration vers le cinéma comme actrice, elle rend un hommage particulier au réalisateur Boubacar Sidibé. Celui-ci a pris le risque de lui confier des rôles malgré le fait qu’elle soit une novice. Cette première expérience ou aventure dans la série “Dou la famille” a fait de Penda une actrice confirmée, et le reste de sa carrière cinématographique s’en suivi. Elle a joué dans d’autres films. Entre-temps elle s’est inscrite à l’Institut universitaire de technologie pour décrocher une maîtrise en mise en scène (2014- 2016).

Au terme de cette perfection, la chance lui sourit et elle est propulsée au CNCM, comme chef de département production. Tous les anciens ont fait valoir leurs droits à la retraite. Et la couche juvénile ne pouvait qu’en profiter pour se mettre en valeur.

Quelle cette personne que Penda Diakité n’est pas prête d’oublier dans sa vie ? Elle parle d’une certaine Safi Boncana Touré, qui l’a aidée dans la vie. Mieux elle l’encourage et finance tous ses projets avec la ferme promesse de la soutenir jusqu’à son dernier souffle.

Penda Diakité est mariée et père de trois enfants. Dans la vie elle aime la franchise, déteste l’hypocrisie et l’injustice.

O.Roger Tél 00223 63 88 24 23

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