Cette transition aura offert l’aubaine aux détracteurs de la classe politique malienne, de dénigrer certains acteurs politiques ou partis politiques jugés comme auteurs de la déliquescence de notre Etat, à cause de leurs comportements.
Aujourd’hui, il est difficile de prononcer le nom d’un acteur politique ou parti politique sans attirer la foudre des sympathisants de la transition. Pour eux, les hommes politiques qu’ils accusent d’être à la solde de l’occident ou des organisations sous régionaux, sont les ennemis du Mali. Ces hommes politiques sont perçus comme les problèmes du Mali. D’où leur retrait de la vie politique permettrait à notre pays d’amorcer une nouvelle dynamique de la préservation de l’unité nationale et de la bonne gouvernance. Aussi, le Malikura dont rêvent bon nombre de Maliens, n’a plus besoin de la vieille classe politique qui a toujours occupé les rênes du pouvoir depuis l’avènement de la démocratie dans notre pays. Ce sont eux qui sont à l’origine des maux qui minent notre pays. C’est pourquoi, certains activistes sur les réseaux sociaux s’acharnent sur la classe politique pour la discréditer aux yeux de l’opinion nationale et internationale. Ce faisant, les animateurs de l’arène politique n’ont plus une dose de crédibilité au sein de la population. Ils sont accusés tous les péchés d’Israël (corruption, mauvaise gouvernance, apatride, menteurs…). Le constat est que tout est fait pour réduire la classe politique au silence. Après l’intimidation à l’égard de certains ténors de l’échiquier politique comme Boubou Cissé, Tiéman Hubert Coulibaly, Mamadou Igor Diarra et autres, qui ont préféré l’exil forcé pour sauver leur vie. D’autres comme feu Soumeylou Boubeye Maïga n’ont pas eu cette chance. Certains, par peur de payer les frais pour des débats contradictoires, ont préféré le mutisme.
Le récent tirage au sort des représentants des partis politiques devant siéger à l’autorité indépendante de gestion des élections (AIGE) est la parfaite illustration du dégoût des autorités envers la vieille classe politique. Les partis représentatifs sur la scène politique ont été superbement ignorés au profit des petits partis peu représentatifs. Pire, depuis la rectification de la transition annoncée, les Maliens n’ont pu parler de la même voix. L’union sacrée autour de l’essentiel est devenu un vain mot. On cherche toujours à faire porter le chapeau à l’autre.
Or, c’est dans l’acceptation et l’amour du prochain que notre pays se fera, qu’on pourra recoller les morceaux des tissus effrités des différentes crises. C’est dans l’union des filles et des fils que notre pays sera invulnérable face aux forces du Mal.