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Application intelligente de l’Accord d’Alger : C’est Juste un plan de partition du Mali
Publié le lundi 5 septembre 2022  |  L'Alternance
Rencontre
© aBamako.com par AS
Rencontre sur les questions politiques et institutionnelles relatives à l`Accord de Paix et de Réconciliation
Bamako, le 1er août 2022. Le ministère de l`Administration territoriale et de la décentralisation a organisé une rencontre sur les questions politiques et institutionnelles relatives à l`Accord de Paix et de Réconciliation; questions non liées à la révision constitutionnelle.
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"Parler de la paix ayant des mains entachées de sang, serait de pactiser avec le diable", dit la vieille maxime. Si un vent de contestation pouvait déstabiliser cette transition militaire en cours, ce serait sans doute, l'application de l'accord d'Alger, un accord contesté dans le fond par le fait de son caractère discriminatoire en faveur des ex rebelles de la CMA, l'un des auteurs des conflits actuels que le Mali fait face.
La recherche de la paix est une affaire de tous. Son travail ne devrait pas être exclusif dans un pays où regorgent plusieurs communautés lesquelles partagent des mêmes soucis sécuritaires et économiques. En effet, les engagements pris par Bamako lors de la réunion de haut niveau décisionnel dans le cadre de l'application dite "intelligente" de l'accord d'Alger grincent des dents dont certains citoyens fustigeraient le caractère sécessionniste dudit accord. Plus particulièrement, il s'agit des doléances dites "légitimes" consistant à intégrer 26 000 ex rebelles de la CMA dans les institutions étatiques et l'octroi d'une augmentation de 10% des officiers dans ses rangs. Pour rappel, l'accord d'Alger a été signé en 2015 entre le gouvernement malien et les mouvements armés du MNLA qui, en un moment donné, avaient fusionné avec des groupes djihadistes de Iyad Aghali pour combattre contre des forces de défense et de sécurité nationale. De même, les attitudes des autorités actuelles du pays vis-à-vis de ce processus de paix semblent avoir donné raison à ceux qui penseraient que pour être entendu, il faudrait avoir recours aux armes à moins que d'autres suivraient l'exemple, cela risquerait de compliquer davantage la situation. Autant, déverser des groupes armés dans les institutions étatiques sans qualification ni compétence voulue, encore moins sans procéder à une éventuelle enquête de moralité, d'établir la justice serait sans doute, un faux-fuyant qui ouvrirait d'autres conflits dans le futur.
En définitive, il est difficile que la paix se conçoit dans l'injustice et le gouvernement devrait plutôt mettre l'accent sur l'aspect économique de cet accord d'Alger, qui est d'ailleurs une expression populaire partagée. Et par contre, appliquer son aspect politique pour les beaux yeux des parrains lointains de ces mouvements indépendantistes du nord ne serait pas forcément un changement en soi.
Yacouba COULIBALY

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