Alors que le Coronavirus a perdu de son intensité à travers le monde, le Mali s’illustre par l’exception de certaines structures demeurées dans l’ambiance pandémique à contre-courant du clap de la fin. Certaines d’entre elles y font même plus dans le zèle que du temps où la maladie battait son plein et leur attitude se manifeste par l’obligation faite aux usagers de l’administration de se soumettre aux mêmes mesures barrières jadis édictées pour prévenir la Covid – 19. Obligation est notamment faite aux visiteurs de se munir d’un masque et de désinfecter les mains comme conditions sine qua non d’accès aux édifices. D’aucuns poussent la rigueur jusqu’à l’installation de nouveaux dispositifs de lavage des mains là où le gel hydroalcoolique fait défaut. Au nombre des structures conservatrices de l’ancien ordre disciplinaire figurent certes des privés mais également beaucoup de structures publiques qui continuent de censurer la levée des mesures barrières consécutives à l’apparition de la pandémie de la Covid-19 au Mali. En effet, depuis que le monde entier a renoncé aux restrictions imposées par la maladie, le Mali avait pourtant bel et bien accompagné la cadence, du moins officiellement, en abrogeant l’harmonisation prises à l’échelle nationale. Manifestement, tous ne l’entendent pas de cette oreille et continuent de soumettre les citoyens à des restrictions indues.
Quand le ministre Ikassa brle la politesse à ses pairs
Ibrahim Ikassa Maïga
On en est même à s’interroger si certains ministres sont bien imprégnés des protocoles et civilités administratifs. C’est le cas d’Ibrahim Ikassa Maiga, ministre de la Refondation de l’Etat et des relations avec les Institutions de la République. Après ses déboires à l’Assemblée nationale, il risque probablement d’en découdre avec certaines personnalités de même rang, à cause d’une missive qui ferait bruit dans les rouages administratifs par la liberté de ton qui la caractérise. Elle a trait notamment à l’instruction donnée à certains secrétaires généraux et directeurs administratifs de procéder à la mise en œuvre du projet «Gestion Intégrée des Ressources Humaines de la fonction publique de l’Etat et des Collectivités Territoriales». Il s’agit d’une sorte de contrôle physique des agents de l’Etat, une réforme récemment lancée par le président de la République, et dont la coordination est apparemment assurée par le département en charge de la Refondation. Faute de structures rattachées, le ministre s’est appuyé sur celles d’autres départements mais en des termes assez discourtois pour faire des frustrés. Plusieurs destinataires, nous dit-on, ont été estomaqués de voir le ministre Ibrahim Ikassa s’adresser à eux avec des expressions du genre «j’attache du prix à la présente». Et pour cause, en plus ne pas être directement liés à son département, on y trouve des destinataires qui ne peuvent recevoir aucune injonction d’un ministre pour avoir eux-mêmes le rang de ministre. C’est le cas, par exemple, du secrétaire général de la présidence de la République. D’aucuns, sans s’être du même rang, estiment que la correspondance du ministre de la Refondation devrait leur être répercutée par leur propre tutelle.