Suite à une médiation menée par le Président togolais Faure Essozimna Gnassingbe, les autorités de la Transition malienne ont procédé, samedi 3 septembre, à la libération de trois (03) des quarante-neuf (49) soldats ivoiriens interpellés le 10 juillet 2022 à l’Aéroport International Modibo Kéita de Bamako et inculpés en mi-août par la justice malienne pour «attentat et complot contre le gouvernement, atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat, détention, port et transport d’armes de guerre». La libération des trois dames pour raison humanitaire, annoncée par les autorités togolaises et confirmée retrouvés le Procureur de la République du Pôle Judiciaire Spécialisé de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale, fait suite à la réponse favorable du parquet à une demande de remise en liberté formulée par le juge d’instruction pour le compte des inculpés Bakayoko Awa, Bamba Sita et Bledou Kangah Badou Adèle. Par la même occasion, le parquet a ordonné mainlevée des mandats de dépôt décerné contre elles. Le ministère a toutefois assuré que les investigations continuent dans le respect des droits de la défense mais, de bonne source, une solution à l’amiable est sur le point d’être définitivement trouvée pour l’élargissement des autres soldats retenus dans la même cadre. En atteste, une nette évolution de ton du côté de la partie ivoirienne à défaut des excuses initialement réclamées par les autorités de Bamako. Il apparaît notamment dans d’une déclaration consécutive à la libération des trois premiers soldats où l’incident est attribué à des «manquements et incompréhensions» et qui recèle par ailleurs des engagements à observer les «procédures des Nations-Unies ainsi que des nouvelles règles et dispositions maliennes» en matière de déploiement des forces militaires et à poursuivre un dialogue constructif avec le Mali sur tous les sujets d’intérêt commun.
Le différent tend manifestement vers un dénouement synonyme de normalisation des rapports avec un pays voisin dont le contingent de soutien de 49 soldats a été accusé de s’être introduit au Mali sans «ordre de mission, ni autorisation » avant d’être qualifié par des «mercenaires» au «dessein funeste» de «briser la dynamique de la refondation et de la sécurisation du Mali, ainsi que du retour à l’ordre constitutionnel». En dépit de la judiciarisation du dossier, ces présomptions d’atteinte à la sûreté de l’Etat ont disparu des langages comme neige au soleil alors que des enquêtes promises par la magistrature étaient en cours en vue d’élucider les intentions des présumés mercenaires. Au lieu de quoi, la justice malienne est en train de passer par les astuces d’une demande de mise en liberté pour dissimuler son instrumentalisation par le pouvoir politique. Ce faisant, l’épisode déteint manifestement sur la crédibilité d’une institution qui traine déjà la mauvaise réputation d’obéissance aveugle aux princes du jour dans les moult autres affaires qui défraient la chronique depuis le début de la Transition.